Trois journalistes enlevés au sud du Mexique : RSF appelle les autorités à tout mettre en œuvre pour les retrouver

À trois jours d’intervalle, trois journalistes ont été enlevés lors de deux raids d’hommes armés à Taxco, dans le Guerrero : le directeur d’El Espectador de Taxco, Marco Antonio Toledo Jaimes et sa famille, le 19 novembre, puis le couple de journalistes Alberto Sánchez Juárez et Silvia Nayssa Arce Avilés, le 22 novembre. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités à tout mettre en œuvre pour les retrouver et traduire les responsables en justice.

Dans la nuit du 19 au 20 novembre, le journaliste Marco Antonio Toledo Jaimes, 59 ans, directeur de l'hebdomadaire El Espectador de Taxco, également collaborateur de la chaîne N3 Guerrero et du site d’information La Crónica, a été enlevé, avec son épouse et son fils, par un groupe d’hommes armés à son domicile de Taxco. Trois jours plus tard, cette même municipalité de quelque 100 000 habitants, dans l'État du Guerrero, au sud-ouest du Mexique, a été le théâtre d’un second raid. Le 22 novembre, c’est le couple de journalistes, administrateurs de la page Facebook d’information locale RedSiete, Alberto Sánchez Juárez et son épouse Silvia Nayssa Arce Avilés, qui a été kidnappé en pleine rue dans le centre ville, près de son bureau, selon le même modus operandi. Le porte-parole du bureau du procureur général de l'État du Guerrero, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la disparition des journalistes. 

“Ces odieux et lâches enlèvements renforcent le climat de terreur et d'insécurité dans lequel vivent les professionnels de l'information au Mexique. RSF appelle les autorités à réagir au plus vite. Elles doivent tout mettre en œuvre pour retrouver les trois journalistes et leurs proches, mais également pour apporter une véritable réponse à cette situation sécuritaire dramatique, notamment dans l'État de Guerrero, l'un des plus violents du pays pour les journalistes.

Artur Romeu
Directeur du bureau Amérique latine de RSF

Dans le Guerrero, une insécurité chronique

Aucun des trois journalistes ne bénéficiait du mécanisme mexicain de protection des journalistes mexicain – organisme d'État qui met en place des mesures de sécurité pour des journalistes victimes de menaces. Pourtant, selon les informations de RSF, Marco Antonio avait déjà reçu des menaces liées à l’exercice de sa profession. Le journaliste, qui a déjà une longue carrière, couvre régulièrement les affaires de corruption et de politique locale.

En janvier 2023, trois personnes avaient été enlevées par un groupe armé dans la région de Tierra Caliente, dans le Guerrero, en raison de leur contribution à des publications sur une page d’actualité locale. Le 3 juillet dernier, le journaliste Alan Castro Abarca a été victime d’un attentat dans ce même État. Le 15 juillet, c’est le fondateur et directeur du média en ligne Lo Real de Guerrero, Nelson Matus qui a été abattu dans la cité balnéaire d’Acapulco, toujours dans l’État du Guerrero.

Depuis 2000, près de 150 journalistes ont été tués au Mexique, qui occupe la 128e position sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF.

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