Hong Kong : RSF saisit l’ONU pour lui demander d’agir pour obtenir la libération de Jimmy Lai, le fondateur d’Apple Daily
Reporters sans frontières (RSF) a saisi d’urgence le 28 mai l’Organisation des Nations unies (ONU) en lui demandant de « prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir la libération immédiate » de Jimmy Lai, fondateur du quotidien hongkongais Apple Daily et lauréat du prix RSF pour la liberté de la presse 2020.
Le 28 mai 2021, Reporters sans frontières (RSF) a saisi d’urgence les Rapporteurs spéciaux de l’Organisation des Nations unies (ONU) Irene Khan, Mary Lawlor et Diego García-Sayán concernant le cas de Jimmy Lai, fondateur du quotidien hongkongais Apple Daily et lauréat du prix RSF pour la liberté de la presse 2020, les appelant à « prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir (sa) libération immédiate ».
Le même jour, Jimmy Lai, 73 ans, a été condamné par une cour hongkongaise à 14 mois de prison pour avoir « organisé » une manifestation « non autorisée » en octobre 2019. Ce verdict s’ajoute à deux précédentes peines qui lui ont déjà été infligées pour des accusations similaires et porte à 20 mois la durée totale d’emprisonnement que devra subir Jimmy Lai.
« Il est grand temps que la communauté internationale se mobilise pour mettre fin à l'acharnement judiciaire que subit Jimmy Lai et faire pression sur le gouvernement hongkongais pour qu’il rétablisse le plein exercice de la liberté de la presse, un principe garanti par la loi fondamentale qui régit le territoire », insiste Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l'Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle à « la libération immédiate de Jimmy Lai et l'abandon de toutes les charges qui pèsent contre lui, y compris celles pour lesquelles il encourt la réclusion à perpétuité. »
Ce verdict s’inscrit dans une longue campagne de harcèlement judiciaire dirigée contre Jimmy Lai, détenu depuis décembre 2020. Le fondateur d’Apple Daily fait face à cinq autres procédures, dont « collusion avec des forces étrangères » et « complicité de collusion avec des forces étrangères», deux charges qui pourraient lui valoir la prison à vie en vertu de la loi sur la sécurité nationale adoptée l’an dernier par le régime chinois.
Les Rapporteurs spéciaux Irene Khan, Mary Lawlor et Diego García-Sayán sont respectivement chargés de la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, de la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains et de l'indépendance des juges et des avocats.
Autrefois bastion de la liberté de la presse, Hong Kong est passée de la 18e place en 2002 à la 80e place au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF. La République populaire de Chine stagne pour sa part au 177e rang sur 180.