Afrique
Nigeria
-
Classement 2024
112/ 180
Score : 51,03
Indicateur politique
95
47.26
Indicateur économique
104
41.90
Indicateur législatif
89
61.65
Indicateur social
85
62.96
Indicateur sécuritaire
141
41.40
Classement 2023
123/ 180
Score : 49,56
Indicateur politique
107
51.96
Indicateur économique
110
44.12
Indicateur législatif
126
50.54
Indicateur social
88
63.80
Indicateur sécuritaire
147
37.38

Le Nigeria fait partie des pays les plus dangereux et les plus difficiles d'Afrique de l'Ouest pour les journalistes. Ces derniers y sont régulièrement surveillés, agressés et arbitrairement arrêtés, comme ce fut le cas pendant la période électorale de 2023. 

Paysage médiatique

Pays le plus peuplé du continent africain, le Nigeria dispose d’un paysage médiatique foisonnant et pluriel. Si la presse écrite est en net recul ces dernières années, il existe encore une centaine de titres : The PunchThe NationVanguardGuardianThe Premium Times sont les plus connus. La majorité des 36 États dispose également d’un quotidien public directement contrôlé par les autorités locales. Il existe plusieurs centaines de radios et de chaînes de télévision à côté de médias internationaux. La grande popularité des réseaux sociaux a également contribué à diversifier le paysage médiatique, mais aussi à créer de la désinformation. 

Contexte politique

L’ingérence des autorités dans le champ de l’information est importante. Elle peut passer par des pressions, voire de la répression contre les journalistes et médias critiques, mais aussi par la censure. Cette ingérence est d’autant plus forte lors des campagnes électorales. Le traitement équilibré des questions politiques peut également s'avérer difficile en fonction du propriétaire du média. Dans une large mesure, les autorités politiques ont leur mot à dire dans la nomination et la révocation des responsables des médias, qu’ils soient publics ou privés. Les autorités prennent également des décisions arbitraires comme la destruction en septembre 2023 de deux émetteurs de médias privés dans le sud-est du pays. En mai 2023, la Haute Cour fédérale a suspendu la décision de la National Broadcasting Commission (NBC), le régulateur de l’audiovisuel, de suspendre près d’une cinquantaine de chaînes de radios pour non-paiement de la redevance.  

Cadre légal

La Constitution protège la liberté d’expression et d’opinion, mais il existe de très nombreuses lois dont les dispositions permettent d’entraver l’exercice du journalisme, comme celles sur la cybercriminalité, l'antiterrorisme, les secrets d’État ou encore le Code pénal, qui continue à considérer la diffamation comme un crime. L'accès à l’information reste une tâche ardue.

Contexte économique

Si les médias sont très nombreux, ils sont très peu à opérer dans de bonnes conditions. Les retards importants de salaires rendent les journalistes vulnérables à la corruption et aux informations publiées en échange de rétributions. À l’instar des responsables politiques, les hommes d’affaires et les entreprises pourvoyeuses de revenus publicitaires peuvent avoir une influence sur le contenu éditorial. 

Contexte socioculturel

Il est très difficile d’aborder les sujets politiques liés au terrorisme, aux malversations financières des puissants et aux conflits entre communautés, comme en ont temoigné, en 2020, les menaces contre un journaliste d’investigation dont plusieurs sources ont été tuées ou sont mortes dans des conditions suspectes, après une enquête sur les massacres commis dans l’État du Kaduna. Des médias ont été attaqués sur la base de considérations religieuses, de genre ou d’ethnie.
 

Sécurité

En Afrique de l’Ouest, ces dernières années, la plupart des agressions violentes, des détentions arbitraires et des morts par arme à feu de journalistes ont eu lieu au Nigeria. Les périodes électorales continuent de charrier beaucoup de violences envers les professionnels des médias. Près d’une vingtaine de journalistes et de médias ont été attaqués durant les élections générales de février et mars 2023. Les crimes commis contre les journalistes restent toujours impunis – même lorsque les coupables sont connus ou appréhendés – et il n’existe quasiment aucun mécanisme de protection de la part des autorités. Les journalistes sont également surveillés de près par les autorités, qui n’hésitent pas à les menacer. 

Exactions en temps réel au Nigeria

Baromètre
Tués depuis le 1er janvier 2024
0 journalistes
0 collaborateurs des médias
0
Détenus à ce jour
4 journalistes
0 collaborateurs des médias
4