#FreeJimmyLai : RSF appelle le Premier ministre britannique à rencontrer le fils de l’éditeur emprisonné Jimmy Lai

Le fils de Jimmy Lai, éditeur britannique emprisonné, a demandé une rencontre urgente avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, alors qu’un tribunal de Hong Kong a fixé provisoirement au 28 juillet la date des plaidoiries finales dans le procès-spectacle de son père. Reporters sans frontières (RSF) tire la sonnette d’alarme face à ces nouveaux retards dans le procès et appelle le Royaume-Uni à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de Jimmy Lai et le ramener à Londres.
Le procès de Jimmy Lai, poursuivi sur la base d’accusations absurdes en vertu de la loi sur la sécurité nationale, devait à l’origine durer 80 jours, mais il s’éternise déjà depuis 145 jours. Après 52 jours à la barre, Jimmy Lai a terminé son témoignage jeudi dernier, mais l’ancien patron du journal Apple Daily doit désormais attendre près de cinq mois avant la prochaine étape du procès.
« Ces nouveaux délais sont une tactique délibérée pour tenter de briser Jimmy Lai et faire en sorte que le monde l’oublie. Le Royaume-Uni ne peut pas rester spectateur pendant que l’un de ses citoyens – un homme qui a consacré sa vie aux valeurs de la démocratie et de la liberté – meurt lentement en prison. Le Premier ministre a justement déclaré que la libération de Jimmy Lai était une priorité, il doit maintenant joindre les actes à la parole. Nous appelons Keir Starmer à rencontrer d’urgence le fils de Jimmy Lai, Sebastien Lai, et à tout faire pour ramener Jimmy LaI chez lui.
Lors d’une conférence de presse organisée le 7 mars dans les bureaux londoniens de RSF, Sebastien Lai a exprimé sa profonde inquiétude pour son père, âgé de 77 ans, dont la santé s’est fortement dégradée après quatre ans passés en isolement. Son équipe juridique a rappelé avoir demandé une rencontre avec Keir Starmer il y a plus de deux ans, alors qu’il était encore chef de l’opposition. Mais malgré de nombreuses relances, cette rencontre n’a toujours pas eu lieu.
« Je demande au Premier ministre de s’asseoir avec moi et de parler de mon père avant qu’il ne soit trop tard, » a déclaré Sebastien Lai à RSF. « Comme l’a montré son témoignage à la barre, mon père reste lucide et combatif, ce qui est incroyable au vu du calvaire qu’il endure en isolement. Mais sa santé se détériore et le temps presse. Trop, c’est trop, il est temps de ramener mon père à la maison. »
En novembre dernier, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a conclu que Jimmy Lai est détenu de manière illégale et arbitraire, et a exigé sa libération immédiate. Il a déjà été condamné à cinq ans et neuf mois de prison pour des accusations frauduleuses montées de toutes pièces, en plus d’avoir purgé une peine de 20 mois pour sa participation à des manifestations pro-démocratie "non autorisées" en 2019 et 2020.
Le classement de Hong Kong dans l’Indice mondial de la liberté de la presse de RSF s’est effondré, passant de la 18ᵉ place il y a vingt ans à la 135ᵉ place aujourd’hui sur 180 pays et territoires. La Chine, classée 172ᵉ, demeure le plus grand geôlier de journalistes au monde, avec au moins 123 journalistes actuellement emprisonnés, dont 11 à Hong Kong.