RSF propose la candidature de Jimmy Lai pour le prix Guillermo Cano de l’Unesco
En reconnaissance de son engagement sans faille pour la liberté de la presse à Hong Kong, Reporters sans frontières (RSF) a soumis la candidature du fondateur d’Apple Daily, Jimmy Lai – qui risque la prison à vie pour des accusations fallacieuses –, pour le prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano.
Le prix Guillermo Cano est décerné chaque année depuis 1997 à une personne ou une organisation ayant apporté une contribution exceptionnelle à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse. Pour cette édition 2025, RSF a proposé la candidature du patron de presse Jimmy Lai, qui, depuis plus de trente ans, défend avec un engagement sans faille le droit à l’information à Hong Kong.
Jimmy Lai est emprisonné depuis décembre 2020, à la suite de condamnations arbitraires pour fraude et rassemblements non-autorisés. Le fondateur du quotidien Apple Daily – l'une des dernières publications à critiquer le régime de Pékin aujourd’hui disparue –, est à nouveau jugé sur la base de fausses accusations, cette fois pour “collusion avec des forces étrangères” et ”publications séditieuses” en vertu de la loi sur la sécurité nationale. Ce qui pourrait lui valoir une peine de prison à perpétuité. Le procès, mené sans jury et qui devait initialement durer 80 jours, a déjà dépassé les 130 jours en raison de multiples retards, tandis que le contre-interrogatoire de l’accusation se poursuit.
“Jimmy Lai a consacré sa vie à la défense de la liberté de la presse, portant haut cette valeur pendant trois décennies grâce à son média Apple Daily. Considérant son journal comme une menace pour son pouvoir, le régime chinois l’a arrêté et le maintien en détention dans des conditions inhumaines depuis quatre ans. À 77 ans, il risque de mourir en prison si les accusations mensongères portées contre lui aboutissent. Jimmy Lai mérite pleinement la reconnaissance du jury Cano pour ses efforts exceptionnels en faveur du droit à l’information et son soutien de longue date aux valeurs journalistiques.
Placé à l’isolement depuis quatre ans, ce citoyen britannique, atteint de diabète, a vu sa santé se dégrader considérablement. En novembre 2024, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a conclu que sa détention était illégale et arbitraire, et a exigé sa libération immédiate. De son côté, le Parlement européen a adopté quatre résolutions appelant à sa libération et dénonçant la dégradation de la liberté de la presse à Hong Kong.
Hong Kong, ayant dégringolé de la 18e place en l'espace de deux décennies, occupe la 135e place sur 180 pays et territoires dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF. La Chine, quant à elle, occupe la 172e place et est le pays qui détient le plus grand nombre de journalistes et de défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 123 professionnels des médias détenus.
