Raja Petra Kamarudin, rédacteur en chef du journal en ligne
Malaysia Today, a été libéré le 9 mai 2008 après avoir payé une caution de 5 000 ringgits (près de 1 000 euros). « Les autorités m'ont laissé sortir car elles ne pouvaient plus garantir ma sécurité en prison » a-t-il confié à Reporters sans frontières. Raja Petra Kamarudin a été menacé par deux de ses codétenus de la prison Songai Buloh, qui lui reprochaient d'avoir fait resurgir l'affaire Altantuya Shaaribuu sur la scène médiatique.
Le 25 avril, le journaliste avait publié sur son blog un article impliquant le vice-Premier ministre, Najib Razak, et sa femme, dans l'assassinat du mannequin Altantuya Shaaribuu en octobre 2006. Raja Petra Kamarudin, surnommé « RPK », a été arrêté en vertu du Sedition Act, adopté en 1948, qui sanctionne « toute incitation à la haine, au doute ou au mépris de tout dirigeant ou membre du gouvernement ». Il risque jusqu'à trois ans de prison. Son procès se tiendra le 6 octobre 2008.
Raja Petra Kamarudin a récolté plus de 8 000 euros grâce à l'appel aux dons lancé le 6 mai par son entourage pour financer sa libération. Avec cette somme, le journaliste a décidé de créer un fonds de défense des blogueurs, qui permettra de payer les cautions et la défense des blogueurs malaisiens en cas de poursuites judiciaires par les autorités.
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07.05 - Un journaliste en ligne accusé de sédition : Reporters sans frontières dénonce une volonté des autorités de faire taire les utilisateurs de la Toile
Reporters sans frontières condamne l'incarcération de
Raja Petra Kamarudin, rédacteur en chef du journal en ligne
Malaysia Today (http://www.malaysia-today.net/2008/), le 6 mai 2008. Accusé de sédition suite à la publication d'un article sur son site Internet, le 25 avril, il a refusé de s'acquitter d'une amende de 5000 ringgit (un peu plus de 1000 euros). Il est actuellement détenu à la prison de Sungai Buloh (25 km de Kuala Lumpur).
«C'est la première fois qu'un blogueur est officiellement accusé de sédition en Malaisie. Raja Petra Kamarudin sert de bouc émissaire aux autorités. Le gouvernement souhaite faire taire les critiques émises sur Internet. Au vu de l'état de la presse, le Web est le prinicpal espace où les citoyens peuvent s'exprimer librement. Nous demandons aux autorités de libérer Raja Petra Kamaruddin en attendant son jugement», a déclaré l'organisation.
Raja Petra Kamarudin, surnommé « RPK », 58 ans, a été arrêté en vertu du Sedition Act, adopté en 1948, qui sanctionne « toute incitation à la haine, au doute ou au mépris de tout dirigeant ou membre du gouvernement ». Il risque jusqu'à trois ans de prison. Le 7 mai, sa femme, Marina Lee, n'a pas pu le voir car « RPK » aurait renoncé à son droit de visite.
Dans son article intitulé « Envoyons les assassins d'Altantuya Shaariibuu en enfer» (« Let's send the Altantuya murderers to hell »), Raja Petra Kamarudin soupçonne le vice-Premier ministre, Najib Abdul Razak, et sa femme, d'être liés à la mort du mannequin Altantuya Shaariibuu, 28 ans, tuée de deux balles dans la tête et retrouvée près de Kuala Lumpur en octobre 2006. Najib Abdul Razak a démenti et qualifié les propos de Raja Petra Kamaruddin d' « infondés ».
Raja Petra Kamarudin a déjà fait l'objet d' intimidations de la part des autorités. Il avait été arrêté en 2001, alors qu'il dirigeait le site Internet
Free Anwar Campaign (http://www.freeanwar.net), destiné à mobiliser l'opinion sur le cas du député Anwar Ibrahim, condamné à 9 ans de prison pour avoir organisé une manifestation contre la corruption à Kuala Lumpur en 1998.
Le 2 mai 2008, Raja Petra Kamarudin a été interrogé par les autorités à propos de son article, en vertu de la loi sur la communication et le multimédia (Communication and Multimedia Act), qui permet de poursuivre et de requérir un an de prison et de fortes amendes à l'encontre de toute personne qui disséminerait des articles faux ou diffamatoires sur Internet. Les policiers ont saisi son matériel informatique.
Reporters sans frontières a pu joindre Raja Petra Kamarudin le 3 mai. Il a confié son « anxiété » à l'organisation car il était conscient qu'il pouvait aller en prison pour avoir refusé de parler. « Mon article est politique, mon blog est politique, Najib Razak est un politique et cet assassinat est politique », avait-il également confié au site Internet d'informations indépendantes Malaysiakini.com.
Prétextant la lutte contre l'incitation à la haine raciale ou l'outrage au Roi, le ministère de la Sécurité intérieure intimide les voix dissidentes, notamment les blogueurs. En juillet 2007, le ministre délégué à la Justice, Nazri Abdul Aziz, a déclaré que le gouvernement n'hésiterait pas à avoir recours à la loi sur la Sécurité intérieure (Internal Security Act, ISA) pour les punir. L'ISA permet l'emprisonnement d'un individu pendant deux ans, sans procès, pour des motifs tels que l'"atteinte à la sécurité de l'Etat".
La blogosphère malaise est très active et soutient majoritairement l'opposition. En vingt-quatre heures, le site Malaysia Today a recueilli près de 8 000 euros suite à l'appel aux dons que son entourage a lancé le 6 mai en apprenant le début de la procédure judiciaire à l'encontre de son principal animateur.
Lire l'article "Envoyons les assassins d'Altantuya Shaariibuu en enfer»