Hong Kong : les locaux du quotidien The Epoch Times à nouveau saccagés
L’atelier d’impression hongkongais du quotidien The Epoch Times a été saccagé le 12 avril, pour la seconde fois en moins de deux ans. Reporters sans frontières (RSF) appelle la cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, à mettre fin au climat de méfiance envers les médias indépendants et d’impunité, qui rend possibles de telles attaques.
L’attaque a été rapide et violente. Le 12 avril, quatre individus masqués et armés de masses ont pris d’assaut l'atelier d'impression hongkongais du quotidien américain The Epoch Times, ont menacé les employés et détruit certains équipements dont la rotative principale. Cette attaque, filmée par les caméras de vidéosurveillance, est la seconde dirigée contre les locaux du média en deux ans, après un incendie criminel en 2019.
« En laissant impunies les précédentes attaques contre des journalistes et en créant un climat de méfiance envers les médias indépendants, les autorités hongkongaises encouragent de telles violences », regrette le directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, à « mettre un terme aux attaques de son gouvernement qui menacent l'indépendance des médias et à rétablir la pleine liberté de la presse dans le territoire, conformément à la Loi fondamentale qu’elle est censée faire appliquer.»
The Epoch Times, un quotidien lié au groupe religieux Falun Gong, interdit et persécuté en Chine continentale, n'est pas le seul média victime de violences ces dernières années. Le 1er juillet 2019, un groupe d'individus masqués avait ainsi vandalisé la radio indépendante hongkongaise Citizens’ Radio. En 2015, le groupe de presse Next Digital, maison-mère du quotidien pro-démocratie Apple Daily, avait quant à lui été l’objet d’une double attaque à la bombe incendiaire, un an après que Kevin Lau, ancien rédacteur en chef du quotidien Ming Pao, ait été grièvement blessé lors d'une attaque au couteau.
Autrefois bastion de la liberté de la presse, Hong Kong est passée de la 18e place en 2002 à la 80e place au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF. La République populaire de Chine stagne pour sa part au 177e rang sur 180.