Un collaborateur de Tel Quel innocenté dans une affaire de trafic de drogue
Organisation :
Reporters sans frontières s'est dite soulagée à l'annonce, le 7 avril 2005, de l'abandon des charges contre Mohammed Bouhcini par le tribunal de Ouezzane. Il avait été soupçonné de trafic de stupéfiants, après sa contribution à un dossier pour le magazine Tel Quel, intitulé "Drogue, au cœur du trafic", en décembre 2004.
Pour Ahmed Benchemsi, directeur de la rédaction du magazine, joint par téléphone par Reporters sans frontières, il ne s'agissait pas de trafic de drogue, mais d'une tentative de vengeance de milieux non identifiés "contre un homme qui avait aidé la presse à lever le voile sur les circuits de la drogue dans le Nord". M. Benchemsi a exprimé sa satisfaction, "car la justice a compris qu'il ne s'agissait pas d'un procès impliquant un trafic de drogue mais d'une affaire de liberté d'expression. Elle a su raison garder et faire marche arrière au bon moment."
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20.01.2005 - Libération de Mohammed Bouhcini, collaborateur de Tel Quel
Mohammed Bouhcini, arrêté le 13 décembre 2004 pour « trafic de drogue », a été libéré le 13 janvier 2005 au terme de sa détention provisoire. Auparavant, trois demandes de mise en liberté provisoire avaient été rejetées par le juge d'instruction, qui n'a pas encore décidé s'il allait clore ce dossier. Selon Me Jamaï, avocat de la défense, M. Bouhcini pourrait être à nouveau interpellé. Le juge décidera alors soit de prononcer un non-lieu soit d'ouvrir un procès.
M. Bouhcini avait collaboré avec une journaliste du magazine Tel Quel lors d'un reportage sur le trafic de drogue dans les montagnes du Rif. Il avait été arrêté et accusé de trafic de drogue le lendemain du départ de la journaliste. Avant de se rétracter, un détenu de la prison de Ouezzane l'avait dénoncé comme étant l'un de ses fournisseurs de drogue.
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30.12.2004 - Un journaliste agressé et le collaborateur d'un média incarcéré
Lahcen Aouad, journaliste de l'hebdomadaire Assahifa Al Ousbouia, a été agressé, le 9 décembre 2004 à Rabat, par des membres des forces de l'ordre. Mohammed Bouhcini, collaborateur du magazine hebdomadaire Tel Quel, a été interpellé et inculpé de " trafic de drogue " après avoir servi de guide à une journaliste qui réalisait un reportage sur les circuits de drogue dans la région du Rif central.
Reporters sans frontières condamne fermement le recours à la violence contre un journaliste ainsi qu'une instrumentalisation de la justice en vue d'intimider les professionnels des médias.
L'organisation demande aux autorités de mener une enquête sérieuse et approfondie afin que les auteurs de l'agression contre Lahcen Aouad soient identifiés et punis dans les meilleurs délais.
Reporters sans frontières demande par ailleurs aux autorités marocaines de produire les preuves de la culpabilité de M. Bouhcini ou d'ordonner sa libération immédiate.
Un journaliste agressé par les forces de l'ordre
Le 9 décembre dernier, à Rabat, des diplômés-chômeurs marocains ont organisé une marche, du Parlement au siège du Premier ministre, pour "revendiquer leur droit légitime et légal au travail". Le journaliste Lahcen Aouad couvrait l'événement pour Assahifa Al Ousbouia.
Les nombreux policiers présents sur les lieux lui ont réclamé à plusieurs reprises sa carte de presse. Il a d'abord été insulté et menacé pour qu'il quitte les lieux. Alors qu'il photographiait des manifestants tabassés par les forces de l'ordre, le journaliste a été victime, à son tour, de coups de pied et de bâton. Les policiers ont même essayé de lui prendre son appareil photo. M. Aouad souffre aujourd'hui de multiples contusions à la cuisse et à la tête, qui lui valent un arrêt de travail de 22 jours.
Le collaborateur d'un média incarcéré
Après avoir passé une semaine dans les montagnes du Rif pour un reportage sur le trafic de drogue, la journaliste du magazine Tel quel, Chadwane Bensalmia, est rentrée à sa rédaction à Casablanca, le 12 décembre 2004. Le jour même, son collaborateur à Ouezzane (à environ 220 km de Casablanca), Mohamed Bouhcini, a reçu des menaces anonymes sur son portable pour avoir servi de guide à la journaliste. Le 13 décembre , ce dernier a été convoqué au bureau du commissaire principal de Ouezzane pour apprendre qu'un prisonnier, condamné pour trafic de drogue, l'accusait de lui avoir livré du haschich. Pourtant, comme les registres l'attestent, M. Bouhcini n'a jamais mis les pieds dans la prison de Ouezzane. Suite à ce témoignage, le collaborateur a été écroué dans la même prison que le plaignant. Depuis ce jour, M. Bouhcini est incarcéré sans qu'aucune plainte ait été déposée contre lui.
Fait exceptionnel, c'est le procureur du Roi en personne, M. Yassine Oumama, qui a demandé que le collaborateur soit présenté au juge d'instruction. Mohammed Bouhcini risque jusqu'à huit ans de détention si l'accusation de trafic de drogue est retenue. Trois demandes de mise en liberté provisoire ont été rejetées.
Joint par téléphone, Ahmed R. Benchemsi, directeur de la rédaction à Tel Quel, a déclaré à Reporters sans frontières, que " l'incarcération de Mohammed Bouhcini est une atteinte flagrante à la liberté d'informer. (…) Inquiéter les sources et les contacts des journalistes est une nouvelle méthode pour les intimider et les empêcher de faire leur travail ".
Plusieurs rédactions marocaines, dont Al Ayyam, Al Ahdath Al Maghribiya et le Journal Hebdomadaire, ont rallié un mouvement de solidarité qui demande la libération de Mohamed Bouhcini.
Publié le
Updated on
20.01.2016