Reporters sans frontières exprime son effroi à l'annonce de l'assassinat de Rolando « Dogong » Morales, de la station DXMD, assassiné le 3 juillet 2005, à Polomolok (sud de Mindanao), et condamne avec fermeté l'immobilisme des autorités philippines. Ce nouveau crime odieux vient confirmer la « culture de l'impunité » dénoncée par l'organisation dans son rapport d'enquête publié le 2 mai 2005.
Reporters sans frontières exprime son effroi à l'annonce de la mort de Rolando "Dodong" Morales, 43 ans, présentateur de la station DXMD, sauvagement assassiné par huit inconnus dans la soirée du 3 juillet 2005, près de la ville de Polomolok (sud de Mindanao). Ce crime odieux vient confirmer les conclusions du rapport d'enquête publié le 2 mai dernier par Reporters sans frontières, qui dénonçait la totale impunité dont jouissent les exécutants et, trop souvent, les commanditaires d'assassinats de journalistes aux Philippines.
L'attaque a eu lieu le 3 juillet vers 17h30, peu après que Rolando Morales avait terminé d'animer son émission "Tingog sa Barangay" (La voix de Barangay). D'après des témoins, le journaliste était à motocyclette lorsque huit inconnus circulant également à motocyclette ont ouvert le feu sur lui. Afin de s'assurer que le journaliste était bien mort, les assaillants auraient continué de lui tirer dessus alors qu'il se trouvait étendu à terre. Atteint de 15 balles, le journaliste a succombé à ses blessures avant son arrivée à l'hôpital.
Les motivations des tueurs demeurent obscures. Cependant, une semaine avant son assassinat, Rolando Morales avait critiqué de façon véhémente les trafics de drogue de la région et aurait fait l'objet de menaces de mort, selon l'un de ses collègues.
" Les commanditaires de l'assassinat, en 2002, du journaliste Edgar Damalerio, qui avait également dénoncé des affaires de drogue, n'ont jamais été appréhendés. Bien qu'elles se targuent d'avoir élucidé la moitié des affaires de meurtres, les autorités philippines ne sont toujours pas parvenues à enrayer la vague d'assassinats qui s'abat sur la communauté journalistique, depuis le retour de la démocratie en 1986. Nous déplorons le fait que tous les engagements pris par les autorités ne restent que des déclarations d'intention ", avait déclaré Reporters sans frontières, lors de la publication de son rapport.
Rolando Morales est le cinquième journaliste tué pour des raisons professionnelles depuis le début de l'année aux Philippines.