Philippines: RSF et la coalition Hold The Line saluent le rétablissement de la licence de Rappler
Reporters sans frontières (RSF) et la coalition Hold the Line (HTL) se félicitent de la décision de la Cour d'appel des Philippines d'annuler l'ordre de fermeture de Rappler, un site d'information en ligne fondé par la lauréate du prix Nobel Maria Ressa. RSF exhorte les tribunaux philippins à abandonner sans délai les deux procédures judiciaires restantes contre le média et contre Maria Ressa.
Dans une décision du 23 juillet et rendue publique le 9 août, la Cour d'appel de Manille a annulé l'ordre de fermeture de Rappler, le site d'information fondé par la journaliste philippine et lauréate du prix Nobel Maria Ressa, estimant que cette décision était "arbitraire" et contraire à la Constitution.
La fermeture du média avait été ordonnée en juin 2022, confirmant une décision prise en 2018, sous l'administration de l'ancien président Rodrigo Duterte, en raison d'allégations selon lesquelles Rappler avait violé les restrictions sur la propriété étrangère dans les médias. Le site a pu continuer à fonctionner en raison du caractère suspensif de la procédure d'appel.
Le comité directeur de la coalition Hold the Line, composé de RSF, du Comité pour la protection des journalistes et du Centre international pour les journalistes, s'est félicité de cette décision dans un communiqué :
"RSF et la coalition Hold the Line se félicitent de la décision de la Cour d'appel des Philippines d'annuler l'ordre de fermeture de Rappler, de rétablir son certificat d'incorporation et d'éliminer la possibilité d'une fermeture forcée. Cette décision, attendue depuis longtemps, représente une nouvelle victoire pour Rappler et pour la liberté de la presse aux Philippines. Nous demandons à nouveau que les affaires restantes contre Rappler et sa PDG, Maria Ressa, soient classées sans plus tarder et que les pressions exercées depuis des années à leur encontre cessent définitivement.”
"C'est une revanche après huit années de harcèlement", s'est félicité l'équipe du site d'information dans un communiqué. Depuis 2018, Rappler et Maria Ressa ont été la cible d'une intense campagne de violence en ligne et de harcèlement judiciaire, avec 23 affaires différentes ouvertes contre eux.
"Nous sommes extrêmement soulagés que Rappler n'ait plus à fonctionner sous la menace d'une fermeture forcée, et nous nous félicitons de cette dernière victoire dans les nombreuses batailles juridiques auxquelles Rappler et Maria Ressa ont dû faire face au cours des dernières années. Nous continuerons à soutenir leur combat pour défendre le journalisme et la liberté de la presse aux Philippines jusqu'à ce que tous les procès intentés contre eux soient clos. Le système judiciaire du pays doit classer sans délai les deux affaires judiciaires restantes afin de démontrer qu'il ne peut plus être instrumentalisé pour réduire au silence le journalisme indépendant.
Deux affaires restent ouvertes contre Rappler et sa PDG : une affaire anti-dummy contre Rappler, et une affaire de diffamation en ligne contre Maria Ressa, toujours en attente d'examen par la Cour suprême des Philippines, et dans laquelle RSF et deux autres organisations de défense de la liberté de la presse ont soumis un mémoire d'amicus curiae en juin 2024. Dans cette seule affaire, Maria Ressa et son ancien collègue de Rappler, Reynaldo Santos, risquent une peine de prison pouvant aller jusqu'à six ans et neuf mois.
Les Philippines occupent la 134e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF.