RSF s’inquiète du durcissement des autorités soudanaises envers les médias
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Le journal Al-saiha (le Cri) a été suspendu le 20 mai sur ordre du Service National du Renseignement et de la Sécurité (NISS). Le NISS a commencé par confisquer le journal à sa sortie de l’imprimerie avant d’annoncer plus tard dans la journée la suspension du média, sans donner de raisons officielles ni d’indication sur la durée. Le journal Al-saiha avait publié quelques jours auparavant un article dénonçant la corruption de l’actuel sous-secrétaire d’Etat du ministre de la Justice.
Le lendemain, le NISS a expliqué sa décision dans une déclaration indiquant que les médias devaient veiller à ne pas menacer la sécurité nationale et la stabilité du pays, et éviter de traiter certains sujets qui pourraient ternir l’image des autorités politiques, militaires ou judiciaires. La durée de la suspension demeure inconnue.
“Reporters sans frontière demande à ce que la suspension de Al-saiha soit immédiatement levée. Depuis le mois de janvier, les autorités soudanaises suivent une ligne de plus en plus autoritaire envers les médias, déplore Lucie Morillon directrice de la Recherche à Reporters sans frontières. Le discours du gouvernement, qui parle officiellement de ‘dialogue national’ et appelle au respect de la liberté de la presse, est en contradiction évidente avec ses actes. Quant aux forces de sécurité du NISS, leur but est à peine voilé : contrôler tous les organes de presse du pays, ou, à défaut, leurs publications et lignes éditoriales.”
Cette suspension s’inscrit dans un climat de durcissement certain vis-à-vis de la liberté d’information. Le président Omar el-Béchir a lui aussi adressé un message très ferme aux journalistes le 19 mai dernier en leur conseillant de ne pas traiter répétitivement de façon « négative ou destructrice » les affaires militaires, judiciaires ou relevant de la sécurité nationale. Arguant que cela pourrait porter atteinte à la sécurité de la nation et à sa cohésion il a finalement appelé les médias à ne pas franchir les limites des « lignes rouges ».
Le Soudan est classé 172e sur 180 pays dans l’édition 2014 du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
crédit photo : AFP
Publié le
Updated on
20.01.2016