RSF intensifie sa campagne pour libérer Mathias Depardon
Près d’un mois après l’arrestation de Mathias Depardon en Turquie, Reporters sans frontières (RSF) et les proches du photographe ont dévoilé le 7 juin 2017 une bâche sur le fronton de la mairie du 4e arrondissement de Paris. L’ONG lance également une pétition et accompagne la mère du photographe français qui va pour la première fois lui rendre visite à Gaziantep.
Demain, 8 juin 2017, cela fera un mois que le photographe français Mathias Depardon est arbitrairement détenu en Turquie. RSF et son comité de soutien ont dévoilé, ce jour, une bâche de deux mètres de haut affichant le portrait du journaliste sur le fronton de la mairie du 4e arrondissement de Paris.Signez la pétitionJe signe
Le secrétaire général de RSF Christophe Deloire, la mère du journaliste Danièle Van de Lanotte et le porte-parole du comité de soutien Laurent Joffrin ont tour à tour pris la parole pour réclamer la libération immédiate de Mathias Depardon. Le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard, et l’adjoint à la maire de Paris chargé des relations internationales et de la francophonie, Patrick Klugman, ont témoigné de leur solidarité envers le journaliste et appelé à la mobilisation la plus large.
RSF et le comité de soutien lancent également une pétition appelant à la remise en liberté immédiate de Mathias Depardon.
“Le crime de Mathias Depardon, c'est d'avoir fait du journalisme. En cela, sa détention est illégitime et arbitraire, a déclaré sur le parvis de la mairie du 4e arrondissement de Paris Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Les droits du journaliste français sont totalement violés. Un arrêté d'expulsion a été prononcé. Il aurait dû être placé dans un avion de retour vers la France dans les 48 heures. Or, ce n'est toujours pas la cas”.
Danièle Van de Lanotte et Christophe Deloire se rendent dans la foulée en Turquie. La mère de Mathias Depardon va essayer de rendre visite pour la première fois à son fils au centre de rétention de Gaziantep le 8 juin, accompagnée du vice-consul de France.
Basé en Turquie depuis cinq ans, Mathias Depardon a été arrêté le 8 mai au cours d’un reportage dans le sud-est du pays pour le magazine National Geographic. Malgré un ordre d’expulsion prononcé le 11 mai et la promesse du président Erdogan d’“examiner rapidement sa situation”, le journaliste est toujours confiné dans un centre de rétention à Gaziantep, non loin de la frontière syrienne.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au Classement 2017 de la liberté de la presse, établi par RSF. Alors qu’une vague de répression sans précédent s’abat sur les médias turcs, plusieurs dizaines de journalistes étrangers ont été expulsés depuis deux ans.