Reporters sans frontières demande des explications après la fermeture du quotidien gouvernemental Arman-e-Mili
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Le quotidien Arman-e-Mili ("La volonté du peuple") a fermé le 11 octobre sur ordre du gouvernement. Propriété de l'Etat et deuxième quotidien du pays, Arman-e-Mili avait récemment publié des articles critiques à l'égard du gouvernement d'Hamid Karzaï.
Reporters sans frontières s'interroge sur cette décision qui semble contredire les engagements pris par le gouvernement en matière d'indépendance et de développement des médias publics. L'organisation a demandé des explications au ministre de l'Information et de la Culture, Sayeed Makhdoom Raheen sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à prendre une décision aussi brutale. "S'il s'agit d'une décision politique destinée à interdire l'expression de toute critique à l'égard du gouvernement dans la presse d'Etat, nous vous prions de bien vouloir revenir sur cette décision et de réintégrer les journalistes à leur poste", a écrit l'organisation.
Le quotidien gouvernemental en dari Arman-e-Mili a cessé de paraître le 11 octobre 2003 après que le gouvernement a ordonné sa "fermeture administrative". Le ministre de l'Information et de la Culture, Sayeed Makhdoom Raheen a déclaré qu'il s'agissait d'une "mesure d'ordre budgétaire". "Il y a actuellement en Afghanistan deux cent soixante-cinq quotidiens, hebdomadaires et autres publications. Cinq d'entre eux appartiennent au gouvernement et sont subventionnés par des fonds publics, avec souvent les mêmes articles et les mêmes photos. Nous avons donc décidé de fermer l'un d'entre eux", a expliqué le ministre lors d'une conférence de presse rapportée par l'AFP.
De son côté, le rédacteur en chef du quotidien, Mirhaidar Motahar considère que cette fermeture est liée à sa ligne éditoriale de plus en en plus indépendante du gouvernement. Selon le journaliste, le quotidien a souvent relaté le mécontentement populaire suscité par les choix du gouvernement d'Hamid Karzaï.
Comme le journal recevait une partie de son financement du ministère de la Défense, cette décision pourrait également être liée aux conflits de pouvoir à l'intérieur du gouvernement. Le ministre de la Défense, Mohammed Fahim, représente une force d'opposition incontournable au sein du gouvernement de transition. Dans la mesure où il ne l'a que très rarement critiqué, Arman-e-Mili serait alors suspecté par les proches du Président d'être à la solde du ministre de la Défense.
Avec ses cinq mille exemplaires, un des plus gros tirages de la presse afghane, Arman-e-Mili employait dix-sept journalistes et une quinzaine d'employés.
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Updated on
20.01.2016