SHEIKH Hasina
Première ministre de la République populaire du Bangladesh depuis le 6 janvier 2009
Prédatrice depuis (au moins) 2014
Première ministre de la République populaire du Bangladesh depuis le 6 janvier 2009
MODE DE PRÉDATION : la loi sur la sécurité digitale, arme ultime de l’autocensure
Fille aînée de Sheikh Mujib, héros de l'indépendance du Bangladesh, Sheikh Hasina est une figure politique majeure du pays depuis le début des années 1980. Elle s’est longtemps imposée comme figure de proue de l’opposition aux différents régimes autoritaires qui réprimaient les journalistes dans le sang. Puis, à la faveur d’une victoire législative de son parti, elle est nommée Première ministre en janvier 2009. S’ensuit une implacable dérive vers l’autoritarisme, marquée par une répression toujours plus forte de la liberté de la presse. Cette tendance se confirme en 2014, lorsqu’elle remporte d’autant plus facilement les élections que l’opposition n’a tout simplement pas le droit de cité dans les médias d’information. C’est à partir de cette époque que, derrière un discours officiel de respect de la presse, Sheikh Hasina s’enferme dans un système qui ne tolère pas la critique. Et afin de parfaire l’arsenal qui lui permet d’imposer ses vues, son gouvernement met au point, en 2018, la loi sur la sécurité numérique, ou Digital Security Act (DSA). Fort de formulations délibérément floues, le texte est l’arme ultime pour pousser les journalistes à l’autocensure : il punit par exemple de sept ans de réclusion la publication de contenus “susceptibles de perturber l’ordre public”. Pire, les journalistes savent qu’il risquent 14 ans de prison s’ils publient des informations assimilées à de la “propagande contre le père de la nation” - lequel n’est autre que le propre père de Sheikh Hasina. Bref, une zone à la fois très floue, et hautement interdite.
CIBLES DE PRÉDILECTION : les reporters qui dérangent
DISCOURS OFFICIEL : imposer les “vraies” informations
“Les journalistes qui ne publient pas de fausses informations n’ont pas de souci à se faire quant à la loi sur la sécurité numérique.” Cette loi permet justement au gouvernement de décider quelle information est “vraie” ou “fausse” (octobre 2018).