Nouvelles arrestations de journalistes à Khartoum
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Abdelrahman Alaagib a été libéré, le 1er octobre, à l'issue de dix jours de détention. Dans une interview à Radio Dabanga, le journaliste a affirmé avoir subi de mauvais traitements de la part des forces de sécurité soudanaises qui l'interrogeaient sur son implication dans les commémorations des personnes tuées lors des manifestations de septembre 2013. Le photographe Eisa Aizain, arrêté en même temps que lui, a également recouvré sa liberté.
Abdelrahman Alaagib, journaliste pour le quotidien Al-Youm Al-Tali, et Eisa Aizain, photojournaliste freelance, ont été arrêtés par les services de renseignement et de sécurité (National Intelligence and Security Services - NISS) le 22 septembre dans le centre de Khartoum. Les motifs et le lieu de leur détention demeurent inconnus.
D’après les informations de Reporters sans frontières, un responsable du NISS aurait, lors d’une émission télévisée, accusé Abdelrahman Alaagib, d’origine darfourienne, d’être partie prenante du conflit au Darfour, mettant en avant son appartenance à la tribu Ma’alia.
« En utilisant le prétexte de l’appartenance ethnique pour dissimuler sa politique liberticide, le gouvernement de Khartoum ne fait que jeter de l’huile sur le feu du conflit qui ravage le pays, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Nous demandons la libération immédiate d’Abdelrahman Alaagib et d'Eisa Aizain ».
Ces nouvelles interpellations s'inscrivent dans un climat toujours aussi pesant pour la presse soudanaise, un an après la violente répression des manifestations à Khartoum qui avait fait des centaines de morts. Depuis, censure, confiscations et suspensions de journaux se poursuivent. Le 24 septembre, le quotidien indépendant Al-Jareeda s’est vu confisquer tous ses exemplaires. Le titre est une cible régulière des mesures d’intimidations exercées par les autorités. Hassan Ishaq, un de ses journalistes, est détenu depuis le 10 juin 2014.
En juillet, le Sudan Tribune avait rapporté que le ministre d’Etat à l’Information, Yasir Youssef, avait admis sans ambages que la situation politique nationale ne permettait pas de respecter la liberté de la presse.
Le Soudan est classé 172e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
(en photo: Yasir Youssef, ministre d’Etat à l’Information)
Publié le
Updated on
20.01.2016