Le blogueur et propriétaire de cybercafés
Nay Phone Latt, détenu au ministère des Affaires intérieures depuis le 29 janvier 2008, a été inculpé par les autorités au titre de la section 5 (J) de l'Emergency Provision Act de 1950, qui s'applique à tout individu ayant "intenté à la moralité ou à la conduite d'un groupe d'individus ou des individus en général qui porterait atteinte à la sécurité, à la stabilité ou à la restauration de l'ordre". Il risque jusqu'à sept ans de prison.
Cette loi a été adoptée deux ans après l'indépendance du pays et reste très uilisée à l'encontre des journalistes et des écrivains.
-----------------------
07.02 - Le blogueur Nay Phone Latt est détenu au ministère de l'Intérieur depuis une semaine
Le blogueur et propriétaire de cybercafés
Nay Phone Latt, arrêté le 29 janvier 2008 avec plusieurs militants de la Ligue nationale pour la démoncratie (NLD), est détenu au ministère des Affaires intérieures.
"Nous demandons aux autorités de nous fournir les charges qui pèsent sur Nay Phone Latt. Le régime militaire birman est impitoyable avec les blogueurs car ils sont des sources précieuses pour diffuser des informations sur les conditions de vie dans le pays. Le black-out d'automne 2007 nous a déjà montré à quel point Internet est un outil politique qu'il faut à tout prix préserver", a déclaré Reporters sans frontières.
Libérés après quatre jours d'interrogatoires, trois militants de la NLD, Thi Han, Nyi Nyi Min, and Htein Win, ont affirmé aux médias internationaux, le 4 février 2008, qu'ils avaient vu Nay Phone Latt dans les locaux de ce ministère, sans pouvoir lui parler. Ils ignoraient tout de ses conditions de détention. Sa famille craint qu'il n'ai été torturé ou maltraité.
----------------------
29.01 - Un blogueur arrêté : le régime scrute toujours le Web
Reporters sans frontières et la
Burma Media Association condamnent fermement l'arrestation du blogueur et écrivain
Nay Phone Latt, le 29 janvier 2008, chez lui, dans le quartier de Thingankyun à Rangoon.
"Cette chasse aux blogueurs est inacceptable. Nous ignorons où se trouve Nay Phone Latt. Nous demandons aux autorités de le libérer et de cesser cette traque", ont déclaré les organisations.
Nay Phone Latt, également membre de la Ligue nationale pour la démocratie (opposition illégale) tient un
blog (http://www.nayphonelatt.net/) sur lequel il témoigne de la difficulté que rencontre la jeunesse birmane pour s'exprimer, notamment depuis les manifestations de l'automne 2007. Il possède trois cybercafés, dont un est situé à Thingankyun.
Lors de ces événements qui ont opposé les moines aux militaires du régime, le blogueur
Thar Phyu (www.mogokemedia.blogspot.com) avait été détenu pendant quelques heures pour avoir publié des photos de moines et de manifestants dans les rues. Son site Internet est aujourd'hui fermé.
Depuis le début de l'année, les autorités birmanes ont renforcé leur surveillance sur Internet. Elles obligeraient tous les propriétaires de cybercafés à enregistrer les données personnelles des internautes (nom, prénom, adresse, etc.) et à enregistrer des captures d'écran toutes les cinq minutes sur chaque poste. Toutes ces données seraient ensuite transmises au ministère de la Communication. D'après le propriétaire d'un cybercafé interrogé par l'agence de presse locale Mizzima, "personne ne veut se plier à ces mesures mais les plus apeurés ont sûrement dû céder".
Par ailleurs, la seule plateforme de blogs encore accessible,
Blogger (http://www.blogger.com), appartenant à Google, est censurée par le régime depuis le 23 janvier 2008. Les blogueurs n'ont donc plus la possibilité de publier leurs articles sauf en utilisant des proxies ou autres moyens de contournement de la censure.
"Ce blocage est un moyen pour les autorités de réduire les citoyens birmans au silence. Ils ne peuvent plus publier d'articles, ni diffuser d'informations. La Birmanie risque à nouveau d'être coupée du monde", ont poursuivi Reporters sans frontières et la Burma media association.
Contactées par des journalistes de
Mizzima, les autorités locales n'ont pas justifié l'inaccessibilité de Blogger, avançant qu'elles n'avaient reçu aucune consigne en ce sens. D'après des blogueurs locaux, les autorités laissent également des commentaires sur les blogs pour dissuader les internautes de s'y attarder et redirigent parfois les adresses de certains sites. L'un des blogs les plus visités cet automne,
Niknayman (http://niknayman.blogspot.com/), était redirigé vers un site pornographique.