Birmanie : quatre ans après le coup d’État, le documentaire de RSF dévoile la résistance des journalistes face à la répression
Quatre ans après le coup d’État militaire, la répression impitoyable de la liberté de la presse menée par la junte birmane a rendu exsangue le paysage médiatique du pays. Le pays est devenu l’une des trois plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l’information. Dans le documentaire “Birmanie : la répression impitoyable”, trois journalistes birmans témoignent pour Reporters sans frontières (RSF) de leur combat pour continuer à informer. Leur histoire est un appel adressé à la communauté internationale pour soutenir les professionnels des médias dans leur combat pour préserver le droit à l’information.
Dans un documentaire exclusif de RSF, trois journalistes du Myanmar – la journaliste Esther J., le photojournaliste Mar Naw et le photojournaliste et vidéaste Pyae – témoignent des bouleversements causés par le coup d’État du 1er février 2021 sur leur métier et de la répression brutale exercée par la junte militaire, qui les a forcés à l’exil. Ils décrivent les conditions éprouvantes dans lesquelles ils continuent de travailler malgré les persécutions ainsi que les défis auxquels ils sont encore confrontés aujourd’hui.
"Les journalistes birmans incarnent le courage en continuant de défendre le droit d’informer face à une répression brutale et inhumaine. Leurs témoignages recueillis par RSF dans ce documentaire sont une leçon de résilience et un appel urgent à la solidarité internationale. La pression internationale doit s’intensifier sur la junte militaire afin qu’elle libère tous les journalistes détenus et mette fin à sa campagne de terreur contre la presse.
Depuis février 2021, la junte militaire birmane réprime la presse. Sept journalistes et défenseurs de la liberté de la presse ont été exécutés et au moins 150 ont été arrêtés. Au moins 61 sont encore détenus à ce jour. Les verdicts prononcés par les tribunaux militaires n’ont eu de cesse de s’allonger, jusqu’à ce que soit prononcée une peine de prison à vie ubuesqueen janvier 2024 contre la réalisatrice de documentaires Shin Daewe, au prétexte de “soutien au terrorisme”.
Le climat de terreur imposé par le régime militaire a contraint de nombreux médias et reporters à fuir à l’étranger, notamment en Thaïlande, tandis que d’autres continuent courageusement leur travail depuis la clandestinité. En réponse, RSF a apporté une aide d'urgence à plus d’une centaine de journalistes birmans, et a lancé, en octobre 2024, depuis la Thaïlande, le Myanmar Press Freedom Project. Depuis le lancement du programme, RSF a déjà soutenu 77 journalistes.