La chaîne câblée Vea Canal dans le collimateur : un garde du corps assassiné
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Reporters sans frontières demande que toute la lumière soit faite sur l’assassinat, le 19 octobre 2013 dans la capitale, de Viltor García, membre de l’escorte de la directrice et copropriétaire de la chaîne câblée indépendante Vea Canal Karina Rottman. L’organisation appelle les enquêteurs à explorer en priorité l’hypothèse d’un lien entre cet assassinat et le climat général de pressions qui pèse sur le média, son personnel et ses représentants.
“Comme l’a souligné elle-même Karina Rottman, il s’agit de la deuxième attaque en une semaine contre son personnel de sécurité. L’irréparable a été cette fois commis. Cette tragédie rappelle que tous les jours, dans la région, des collaborateurs de médias risquent également leur vie au nom de la liberté d’informer. Les enquêteurs ne doivent pas craindre de mener leurs investigations dans des cercles de pouvoir où Vea Canal n’est pas en odeur de sainteté”, déclare Reporters sans frontières.
Viltor García venait de quitter son tour de garde, dans l’après-midi du 19 octobre, lorsque des inconnus circulant dans un véhicule aux vitres teintées ont ouvert le feu dans sa direction. Atteint de trois impacts, la victime a pu échanger quelques mots avec Karina Rottman dans le camion de pompiers qui le transportait à l’hôpital, où il a succombé à ses blessures trois heures après l’attentat.
Une semaine plus tôt, à l’issue d’une réunion entre les représentants de Vea Canal et des fonctionnaires du ministère public dans un restaurant de la capitale, deux individus s’en étaient pris physiquement aux escortes de Karina Rottman. D’après celle-ci, les agresseurs seraient des employés du secteur des transports du département d’El Progreso (Centre-Est).
Selon les informations du Cerigua, organisation partenaire de Reporters sans frontières, Otto Rottman, mari de Karina et copropriétaire du média, avait précédemment dénoncé des blocages du signal de Vea Canal par des opérateurs du câble. La ligne progressiste et critique de la chaîne indispose fortement l’oligarchie nationale.
Miné par la forte infiltration du crime organisé et les séquelles de la guerre civile (1960-1996), le Guatemala demeure un pays à haut risque pour les journalistes. Quatre d’entre eux ont été assassinés depuis le début de l’année 2013 et les résultats des enquêtes tardent nettement à venir.
Publié le
Updated on
20.01.2016