Guatemala : RSF condamne la décision judiciaire de réincarcérer le journaliste Jose Rubén Zamora et exige un jugement urgent sur son recours en inconstitutionnalité
Reporters sans frontières (RSF) exprime son indignation face à l'exécution, ce 10 mars 2025, de la décision judiciaire ordonnant le retour en prison du journaliste Jose Rubén Zamora. Le fondateur du média elPeriódico avait obtenu la liberté conditionnelle après plus de 800 jours de détention provisoire. La Troisième Cour d’Appel a révoqué cette mesure et a ordonné son retour en prison sans justification légale substantielle. Sa défense a immédiatement déposé un recours en inconstitutionnalité. RSF appelle la Cour suprême de justice a le prendre en compte d’urgence. Jose Rubén Zamora doit être libre.
Jose Rubén Zamora devrait de nouveau être enfermé à l’issue de l’audience de ce 10 mars. Celle-ci a eu lieu en application d'une décision rendue le 4 mars par la Troisième Cour d’Appel, qui a annulé la liberté conditionnelle accordée en octobre 2024 par le juge Erick García. Ce dernier, contraint d'exécuter la décision de la cour d’appel, a déclaré publiquement qu'il agissait contre ses convictions et a révélé que lui et son équipe avaient reçu des menaces de la part d’individus non-identifiés.
"Dans un nouvel exemple flagrant d’instrumentalisation de la justice, la réincarcération de Jose Rubén Zamora est exécutée sur ordre d’une cour d’appel, malgré la réticence du juge chargé du dossier et dans un climat préoccupant d’intimidations. RSF appelle le système judiciaire guatémaltèque à respecter le droit à un procès équitable et à cesser l'utilisation abusive des mécanismes juridiques pour museler le journalisme. Nous exhortons également la Cour suprême de justice à rendre immédiatement une décision sur le recours en amparo déposé par sa défense. La communauté internationale doit maintenir la pression sur le Guatemala afin de garantir la liberté de la presse et l'État de droit.
Cette décision intervient alors que les attaques répétées contre la liberté de la presse se multiplient au Guatemala malgré la transition vers le gouvernement du président Bernardo Arévalo, qui a publiquement affirmé son engagement en faveur des droits fondamentaux.
