Guatemala : RSF se félicite de la décision de la Cour suprême dans l'affaire Jose Rubén Zamora et renouvelle l’appel en faveur de sa libération totale
Le 13 janvier, la Cour suprême de justice a accepté la demande de protection constitutionnelle d’“amparo” de Jose Rubén Zamora, empêchant son retour imminent en prison. Le directeur d'elPeriódico – l'une des principales voix du journalisme indépendant au Guatemala – restera assigné à résidence jusqu'à la fin des procédures judiciaires dont il fait l’objet. Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération complète de Jose Rubén Zamora, ainsi qu'à des réformes pour s'assurer que la corruption judiciaire cesse de menacer la liberté de la presse.
Le 13 janvier, la Cour suprême de justice du Guatemala a répondu positivement à la demande de protection constitutionnelle d’“amparo” du fondateur d’elPeriódico. Cette décision met fin à la violation de sa présomption d'innocence en lui permettant de rester assigné à résidence au lieu d’être renvoyé en prison, jusqu'à ce qu'une décision définitive soit prise dans les trois affaires dont il fait l'objet devant les tribunaux.
“La Cour suprême a pris une décision fondamentale pour bloquer la machine répressive qui persiste au sein du système judiciaire guatémaltèque. C’est une preuve d'indépendance et de respect des droits fondamentaux du fondateur d’elPeriódico, qui risquait de retourner en prison à la suite d'une décision controversée de la cour d'appel en novembre. En le protégeant, la Cour suprême évite aussi que la liberté de la presse ne soit davantage mise à mal. Nous saluons cette décision et réitérons notre appel en faveur de la libération totale de Jose Rubén Zamora, ainsi que des réformes visant à garantir que la corruption judiciaire ne continue pas à menacer le journalisme.
Le retour en prison de Jose Rubén Zamora représenterait un revers important dans une affaire de longue date qui a suscité la réprobation générale, tant au plan national qu’international. Initialement placé en détention en juillet 2022 – bien qu'il ait été acquitté des accusations de blanchiment d'argent qui constituent la base de sa détention – Jose Rubén Zamora a passé 813 jours en détention provisoire avant d'être libéré dans le cadre de mesures de substitution en octobre 2024. Son nouveau procès dans l'affaire de blanchiment d'argent a été programmé pour septembre 2025, tandis que deux affaires secondaires se poursuivent également. L'arrestation et les poursuites contre Jose Rubén Zamora font partie d'une campagne de harcèlement judiciaire orchestrée par le ministère public et la Fondation contre le terrorisme, des entités connues pour cibler les voix critiques au Guatemala.
RSF a toujours plaidé pour la libération de Jose Rubén Zamora et pour la fin du harcèlement judiciaire des journalistes indépendants au Guatemala. Depuis que Bernardo Arévalo a pris ses fonctions en janvier 2024, des représentants de RSF ont rencontré le président à deux reprises et ont rendu visite à Jose Rubén Zamora en prison à deux reprises, exhortant le gouvernement à respecter ses engagements déclarés en matière de liberté de la presse. Si des mesures positives ont été prises dans les premiers jours de l'administration Arévalo, comme l'amélioration des conditions de détention du directeur d’elPeriódico et la promotion du dialogue avec les médias, la persistance de la persécution judiciaire met en évidence les limites de ces réformes.
À l'occasion de la fin de la première année de mandat de Bernardo Arévalo, RSF exhorte le président à prendre des mesures plus fermes pour garantir que le système judiciaire guatémaltèque ne serve plus d'instrument de persécution politique contre les journalistes et les critiques.