Reporters sans frontières exprime son profond soulagement à l'annonce de l'amnistie présidentielle dont a bénéficié, le 9 mai, la cyberdissidente Fathimath Nisreen. "C'est un bonheur énorme. Cette jeune femme courageuse va enfin pouvoir reprendre une vie normale après trois années de prison, de bannissement puis de résidence surveillée. Nous espérons maintenant que Mohamed Zaki et Ahmad Didi, deux autres collaborateurs de Sandhaanu toujours placés en résidence surveillée, bénéficieront au plus vite d'une mesure similaire".
Reporters sans frontières exprime son profond soulagement à l'annonce de l'amnistie présidentielle dont a bénéficié, le 9 mai 2005, la cyberdissidente Fathimath Nisreen. "C'est un bonheur énorme. Cette jeune femme courageuse va enfin pouvoir reprendre une vie normale après trois années de prison, de bannissement puis de résidence surveillée. Nous espérons maintenant que Mohamed Zaki et Ahmad Didi, deux autres collaborateurs de Sandhaanu toujours placés en résidence surveillée, bénéficieront au plus vite d'une mesure similaire".
"Malgré tout, n'oublions pas que la justice inique de ce pays a privé Fathimath de sa liberté pendant trois ans. Agée de moins de 25 ans, elle a déjà effectué deux séjours en prison et a été bannie pendant de longs mois sur une île loin de sa famille. Nous espérons que l'amnistie qui vient de lui être accordée est le premier signe d'un engagement du président des Maldives, Maumoon Abdul Gayoom, envers une plus grande liberté d'expression dans son pays", a déclaré l'organisation.
Fathimath Nisreen a été convoquée dans l'après-midi du 9 mai au département des affaires pénitentiaires de Malé (capitale des Maldives). Elle a dû signer un document qui officialise son amnistie mais où elle s'engage à "respecter la religion islamique" et "la Constitution des Maldives".
Jointe au téléphone par Reporters sans frontières, la jeune femme a voulu faire parvenir "un grand merci" à tous ceux qui l'ont soutenue dans cette épreuve. "Il est certain que la pression internationale a beaucoup joué dans ma libération", a-t-elle expliqué.
Ibrahim Lutfy, un autre collaborateur de Sandhaanu qui avait réussi à s'évader de prison un an et demi après son arrestation, a déclaré à Reporters sans frontières qu'il espérait que le Président avait "enfin réalisé que l'emprisonnement de ses confrères était totalement inique" et qu'il allait en "tirer les conséquences en libérant très rapidement, et sans condition, Mohamed Zaki et Ahmad Didi".
Rappel des faits :
Mohamed Zaki, Ahmad Didi, Ibrahim Lutfy et son assistante Fathimath Nisreen ont été arrêtés, en janvier 2002, pour avoir collaboré à Sandhaanu, un bulletin d'information diffusé par e-mail qui dénonçait les atteintes aux droits de l'homme et la corruption aux Maldives. Accusés de « diffamation » et d'avoir « tenté de renverser le gouvernement », Mohamed Zaki, Ibrahim Lutfy et Ahmad Didi ont été condamnés à la prison à vie, le 7 juillet 2002. Fathimath Nisreen, qui n'avait que 22 ans lors de son procès, a quant à elle écopé de 10 ans d'emprisonnement.
Un an après son incarcération, Fathimath Nisreen a vu sa peine réduite à cinq ans de bannissement sur l'île de Feeail, au sud de la capitale. Depuis l'été 2004, elle avait été autorisée à revenir à Malé où elle vivait en résidence surveillée.
Ahmad Didi et Mohamed Zaki vivent également depuis février 2004 en résidence surveillée. Leur condamnation a été réduite à 15 ans en 2003.
Ibrahim Lutfy a réussi à se soustraire, le 24 mai 2003, à la surveillance de la police des Maldives, alors qu'il se trouvait au Sri Lanka pour une intervention chirurgicale aux yeux. Il est aujourd'hui réfugié politique en Europe.
Il y a plus de 13 ans, Reporters sans frontières mettait en place le système du "parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.