Censure sur l'information: le droit des Birmans à une information libre manifestement violé
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Reporters sans frontières et l'Association des médias birmans (BMA) exigent que cesse l'interdiction des médias imposée par le gouvernement militaire depuis sa récente répression brutale contre la Ligue nationale pour la démocratie (NLD).
Le gouvernement militaire a annoncé samedi que Daw Aung San Suu Kyi et plusieurs autres leaders du NLD seraient mis en "détention protectrice" suite à des échauffourées qui seraient intervenues entre des partisans du NLD et des manifestants pro-gouvernement dans le nord de la Birmanie le 30 mai 2003, et qui auraient entraîné la mort de quatre personnes, en blessant une cinquantaine. Toutefois, l'absence complète de médias d'information indépendants en Birmanie ne permet pas de vérifier les affirmations du gouvernement.
Selon des déclarations non vérifiées recueillies auprès de membres de l'opposition, Daw Aung San Suu Kyi et son entourage auraient été attaqués par un groupe de 500 soldats, policiers et prisonniers de la prison de Mandalay. Ces hommes les auraient frappés et les auraient pris pour cibles avec leurs catapultes. Les soldats auraient ensuite ouvert le feu sur le groupe d'opposants, tuant plusieurs membres du NLD. Des sources provenant de l'opposition affirment que 70 personnes auraient trouvé la mort et que les blessés seraient au nombre de 200, dont Daw Aung San Suu Kyi.
Amnesty International a déclaré s'inquiéter pour la sécurité de plus d'une centaine de membres du NLD, qui pourraient avoir "disparu". En outre, pour éviter toute fuite quant aux incidents du 30 mai 2003, le gouvernement a fait fermer la plupart des bureaux du NLD dans tout le pays.
Pour Reporters sans frontières et le BMA, "Le gouvernement birman doit permettre aux médias d'information d'enquêter librement sur cette tragédie, afin de faire la lumière sur le déroulement des événements. La récente répression imposée par la junte militaire représente une violation manifeste du droit des Birmans à une information libre."
"Les autorités doivent mettre en place une commission d'enquête indépendante sur les crimes qui auraient été commis le 30 mai 2003. Les accusés devront ensuite être jugés. Par ailleurs, le gouvernement doit indiquer ce qu'il est advenu des membres du NLD qui ont disparu, et notamment dire où ils se trouvent", exigent les deux associations.
Reporters sans frontières et le BMA précisent par ailleurs que la communauté internationale doit prendre des mesures plus sévères contre le gouvernement militaire birman, pour le forcer à agir immédiatement pour la défense du droit à la liberté d'expression.
Publié le
Updated on
20.01.2016