Yémen : l’agence de presse gouvernementale saccagée
Reporters sans frontières (RSF) condamne l’attaque des locaux de l’agence de presse officielle au Yémen par un groupe armé séparatiste.
Un groupe armé a vandalisé les bureaux de l’agence de presse officielle Saba à Aden mercredi 3 juillet. Une vidéo publiée sur internet montre des hommes armés de couteaux déchirant des affiches et insultant les employés. Les journalistes ont été expulsés des bureaux et menacés. Les locaux ont été saccagés, le matériel détruit, des avertissements contre la réouverture de l’agence ont été inscrits sur les murs du bâtiment. L’attaque n’a pas fait de blessés.
Dans son communiqué, le syndicat des journalistes yéménite a tenu pour responsable le Conseil de transition du sud (CTS), une institution exécutive transitoire créée pendant la guerre civile yéménite en 2017 par l’ancien gouverneur d’Aden et actuel président du Conseil, Aïdarous Al-Zoubaydi, et a appelé les services de sécurité d’Aden à mettre fin à ces pratiques répressives, à protéger le bâtiment de l'agence et les journalistes.
Le CTS a rejeté ces accusations via une communication adressée à RSF.
Saba constitue une cible politique pour ces groupes car elle est l’agence de presse officielle du Yémen dirigé par le président reconnu par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi.
“Les organes de presse sont des observateurs essentiels, pas les acteurs d’un conflit, déclare le bureau Moyen-Orient de RSF. En aucuns cas, les journalistes, ou les locaux des médias pour lesquels ils travaillent, ne peuvent être des cibles légitimes pour les parties en conflit et tout doit être fait, au contraire, pour les protéger et leur permettre de remplir leur rôle essentiel d’information.”
Le Yémen occupe la 168e place sur 180 pays au Classement de la liberté de la presse 2019 publié par RSF.