Une journaliste subit des pressions pour la forcer à révéler ses sources
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Une commission chargée de statuer sur des accusations d'espionnage pendant l'apartheid a ordonné à Ranjeni Munusamy, ancienne journaliste du Sunday Times, de révéler les sources d'un de ses articles. Malgré les protestations de la journaliste et de ses avocats, Joos Hefer, président de la commission, a réaffirmé le 16 octobre que la journaliste avait l'obligation de témoigner.
"Nous sommes étonnés que cette commission d'enquête cherche à forcer une journaliste à révéler ses sources", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "L'Afrique du Sud sait montrer l'importance qu'elle attache à la liberté d'expression. Il serait regrettable qu'une commission chargée de faire la lumière sur une période sombre du pays viole le secret des sources, l'un des piliers du métier de journaliste", a-t-il ajouté.
L'article de Ranjeni Munusamy, publié dans City Press le 7 octobre 2003, accusait le "National Director of Prosecutions", Bulelani Ngcuka, d'avoir espionné au profit des services secrets sud-africains pendant l'apartheid. La journaliste faisait référence à des sources en possession de documents prouvant ces accusations. Depuis que la commission Hefer l'a citée à témoigner, Ranjeni Munusamy reçoit des appels téléphoniques menaçant sa sécurité si elle révélait ses sources.
Ranjeni Munusamy a rappelé à plusieurs reprises qu'elle refusait de répondre aux questions de la commission. La Haute Cour de justice décidera le 3 novembre si la journaliste a l'obligation légale de dévoiler ses sources. Face au refus de la journaliste, Joos Hefer a appelé d'autres reporters à témoigner. Ils refusent tous de s'exprimer tant que la décision de la Haute Cour n'est pas rendue.
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Updated on
20.01.2016