Une journaliste enceinte passée à tabac
Organisation :
Lobar Qaynarova, correspondante de Ozodlik Radio (Radio Free Europe) dans la région de Syrdarya, a été violemment passée à tabac par trois inconnus à Gulistan (120 km au sud de Tachkent) le 1er juillet 2005, alors qu'elle rentrait chez elle.
« Reporters sans frontières s'insurge contre cette nouvelle agression à l'encontre d'une journaliste indépendante. Nous demandons au ministre de l'Intérieur, Zokirjon Almatov, d'intervenir afin que les coupables soient retrouvés et punis. Nous demandons également au gouvernement ouzbek de prendre les mesures nécessaires pour protéger efficacement les journalistes et la liberté de la presse», a déclaré Reporters sans frontières.
Lobar Qaynarova rentrait chez elle en taxi après avoir couvert un procès de jeunes accusés d'avoir pillé des engrais. Trois agresseurs, dont deux femmes, l'ont violemment attaquée alors qu 'elle venait de descendre du véhicule. Ils l'ont battue jusqu'à ce qu'elle perde connaissance, puis lui ont volé des disquettes et des enregistrements audio, contenant notamment des interviews de défenseurs des droits de l'homme et de militants de l'opposition. Des voisins, alertés par les cris, ont appelé les secours. La journaliste, enceinte de trois mois, a été immédiatement hospitalisée. Profondément choquée, elle souffre d'une fracture au nez et de nombreuses plaies aux reins et au visage.
Lobar Qaynarova affirme avoir été mise en garde quelques jours avant son agression par un membre des services secrets, qui lui avait recommandé, sous couvert d'anonymat, de ne pas réaliser de reportage sur ce procès et de ne pas interviewer de défenseurs des droits de l'homme. Elle avait également reçu des menaces anonymes l'exhortant à « ne pas se mêler de politique ».
Une enquête a été ouverte par la police du 4e micro district, où réside Lobar Qaynarova. Le bureau de Tachkent de Ozodlik Radio a envoyé une lettre au ministre de l'Intérieur, au ministre des Affaires étrangères et à l'administration régionale de Syrdarya, demandant des mesures urgentes pour retrouver et punir les agresseurs de son employée.
C'est la deuxième fois en quelques jours qu'un journaliste de Radio Free Europe est empêché de faire son travail : le 26 juin 2005, la police ouzbèke avait arrêté le correspondant à Andijan, Gafur Yuldashev, et l'avait interrogé pendant près de quatre heures avant de lui confisquer son dictaphone.
Publié le
Updated on
20.01.2016