Un vingt-huitième journaliste arrêté

Dans une lettre adressée au Premier ministre népalais, Sher Bahadur Deuba, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'arrestation de Sudarsan Raj Pandey, directeur de l'hebdomadaire en népalais Utthan et du quotidien Terai Today, publiés à Birgunj (deux cents kilomètres au sud de Katmandou). "L'arrestation de ce journaliste atteste une nouvelle fois que les forces armées violent, dans la plus grande impunité, les lois népalaises", a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L'organisation a demandé au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour obtenir la libération immédiate du journaliste et de faire respecter la loi qui interdit aux militaires d'arrêter, d'interroger ou de détenir un individu. Selon les informations recueillies par RSF, Sudarsan Raj Pandey, journaliste et directeur de l'hebdomadaire en népalais Utthan, a été arrêté, le 26 mars 2002, par des policiers alors qu'il était en reportage dans la région de Bhaktapur (vallée de Katmandou). Selon la Fédération des journalistes népalais (FNJ), Sudarsan Raj Pandey est détenu dans le camp militaire de Suryabinayak. Au 31 mars, la famille du journaliste n'avait pas été autorisée à le voir. Les proches du journaliste ont également déposé une requête auprès de la Commission nationale des droits de l'homme. Sudarsan Raj Pandey est conseiller de la FNJ dans le district de Parsa (sud de Katmandou). Par ailleurs, RSF a rappelé au Premier ministre que dans un rapport publié le 26 mars, l'organisation a révélé que plus d'une centaine de journalistes ont été arrêtés depuis l'imposition de l'état d'urgence. Vingt-sept autres journalistes et collaborateurs des médias sont toujours emprisonnés, suspectés, souvent sans preuves, de soutenir les rebelles maoïstes. RSF a demandé au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour que les actions d'habeas corpus engagées par des avocats népalais et les familles de journalistes emprisonnés soient examinées avec attention et dans le plus grand respect de la loi.