Un observateur des médias interpellé à Damas
Organisation :
Le 16 mars 2011, le fondateur du Centre syrien pour la liberté d'expression et les médias, Mazen Darwich, a été interpellé alors qu’il assistait à un sit-in pacifique devant le ministère de l’Intérieur, à Damas, en qualité d’observateur.
Reporters sans frontières condamne fermement cette interpellation. “Le gouvernement syrien contrôle l’information depuis des années, mais l’émergence des mouvements contestataires dans le monde arabe a engendré un renforcement de la censure. La décision de débloquer des sites web tels que Facebook et Youtube a été avant tout un coup médiatique. L’interpellation de Mazen Darwich n’augure rien de bon pour la liberté d’expression en Syrie, où l’heure est plus que jamais à la surveillance des journalistes”, a déclaré l’organisation.
Mazen Darwich a été arrêté avec une trentaine de manifestants réclamant la libération de prisonniers d’opinion. Les médias syriens ont indiqué que le ministère de l'Intérieur avait reçu plusieurs membres de familles de prisonniers, un jour après une manifestation de quelques dizaines de personnes, dans le marché Hamidiya, dans le centre-ville de Damas.
Mazen Darwich dirige le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, officiellement fermé depuis trois ans mais qui continue à opérer sans autorisation. Le centre est la seule organisation syrienne spécialisée dans les questions d’observation des médias, d’accès à Internet et du suivi des médias syriens. Dans le passé, le Centre a joué un rôle de premier plan dans la dénonciation des décisions du ministre de l’Information, Mohsen Bilal, tels que l’interdiction de diffusion d’un grand nombre de journaux et de magazines en Syrie.
Reporters sans frontières rappelle que la cour pénale militaire de Damas a condamné, le 13 mars dernier, le journaliste et écrivain Ali Al-Abdallah à trois ans de prison ferme pour "volonté de nuire aux relations de la Syrie avec un autre Etat". Cette condamnation fait suite à la publication sur Internet, le 23 août 2009 d’un article dans lequel Ali Al-Abdallah critiquait la doctrine du Wilayat al-Faqih en Iran (doctrine qui assure un pouvoir absolu du religieux sur le politique). Le journaliste avait écrit cet article alors qu’il est incarcéré depuis le 17 décembre 2007 et condamné deux ans et demi de prison pour avoir signé la Déclaration de Damas. Par application de la loi syrienne, le journaliste a vu sa peine réduite à dix-huit mois de prison ferme (http://fr.ikiepewlso.tudasnich.de/syrie-un-journaliste-deja-en-prison-a-15-03-2011,39795.html).
Publié le
Updated on
20.01.2016