Padma Raj Dekota, rédacteur en chef d'un magazine dans le district de Jumla (Ouest), a été tué lors d'une opération militaire. Depuis le 1er janvier 2004, au moins cinq journalistes ont été arrêtés. Reporters sans frontières rappelle que la lutte contre les maoïstes ne peut justifier en aucun cas les graves atteintes à la liberté de la presse.
Padma Raj Devkota, rédacteur en chef du bimensuel local Bhurichula et correspondant du magazine national Nepal Today dans le district de Jumla (ouest du pays), a été tué, le 7 février, par l'armée. Selon le quotidien Samacharpatra qui a révélé cette information, le journaliste a été tué lors d'une opération de routine. Selon les autorités, Padma Raj Devkota a été abattu avec six militants maoïstes armés.
Reporters sans frontières demande aux ministres de l'Intérieur et de la Défense de mener une véritable enquête sur le meurtre de Padma Raj Devkota et de sanctionner ses auteurs.
La mort de ce journaliste intervient alors que les forces de sécurité ont arrêté ou interpellé au moins cinq journalistes au cours des derniers mois. Certains sont portés disparus et on peut craindre qu'ils soient torturés lors d'interrogatoires. Au moins vingt journalistes sont aujourd'hui détenus au Népal. Dans la majorité des cas, le gouvernement n'a fourni aucune information sur leur situation.
Reporters sans frontières rappelle que la lutte contre le mouvement maoïste qui est également responsable de multiples violations de la liberté de la presse, ne peut en aucun cas justifier les graves atteintes aux droits de l'homme commises actuellement au Népal. L'organisation déplore l'utilisation excessive de la loi antiterroriste, TADA.
Jeetaman Basnet, journaliste et avocat, a été vu pour la dernière fois le 4 février alors qu'il discutait avec trois personnes en uniforme à Katmandou. Sa famille a informé la Commission népalaise des droits de l'homme de sa disparition.
Le 1er février, Shakti Raj Bhattarai, reporter de l'hebdomadaire Sachar Darpan, a été interpellé à Pokhara (ouest du pays) par deux hommes en civil. Depuis, sa famille, qui ne comprend pas les raisons de son arrestation, n'a aucune nouvelle.
Le 26 janvier, les forces de sécurité ont détenu Balbhadra Bharati, correspondant du journal national Jana Ekta à Surkhet (ouest), pendant deux jours.
Le 5 janvier, Rabindra Shah, directeur de l'hebdomadaire Biswo Jagaran, a été détenu pendant une journée à Janakpur, district de Dhanusha, après la publication d'un article sur un officier de l'armée.
Le 2 janvier, Maheshwor Pahari, journaliste de l'hebdomadaire local Rastriya Swabhiman, a été arrêté à Khorako Mukh (district de Kaski, ouest du pays) par des hommes en civil. L'hebdomadaire avait cessé de paraître depuis la rupture du cessez-le-feu par les maoïstes, en août 2003. Selon Amnesty international, le journaliste, âgé de 28 ans, serait détenu dans la caserne de Phulbari, près de Pokhara. Suspecté de soutenir les maoïstes, il avait déjà passé treize mois en prison en 2001 et 2002.