Un journaliste russe expulsé
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Reporters sans frontières proteste contre l'expulsion, le 28 juin, de Pavel Seline, correspondant à Minsk de la chaîne de télévision russe NTV, en raison de la diffusion d'un reportage jugé "tendancieux" sur l'enterrement d'un écrivain et opposant au président Loukachenko. Le ministère des Affaires étrangères bélarusse a également privé le journaliste de son accréditation, lui a interdit l'accès au territoire du pays pendant cinq ans et a appelé à la fermeture de la représentation de la chaîne tant que des excuses n'auront pas été présentées à l'écran.
Alors qu'en quelques semaines, au moins cinq journaux indépendants ont été suspendus, l'expulsion de Pavel Seline et la menace de refuser l'accès du pays à NTV, apparaissent comme le résultat d'une politique délibérée visant à détruire le pluralisme de l'information au Bélarus. Si les autorités interdisent effectivement à cette chaîne de couvrir l'actualité dans ce pays, elles priveront le public d'une des seules sources d'informations non officielles aisément accessibles. L'organisation demande aux autorités de revenir sur leur décision et de permettre à Pavel Seline de travailler à nouveau au Bélarus et, de façon générale, de ne pas entraver le travail des journalistes étrangers.
Le 27 juin, le ministère des Affaires étrangères a demandé à Pavel Seline de s'expliquer au sujet d'un reportage sur les obsèques de l'écrivain Pavel Bykov, diffusé le 25 juin, dans lequel le journaliste affirmait que la police avait sciemment entravé le défilé du cortège funèbre composé de 20 000 personnes et que la veuve de l'écrivain avait été privée de son autorisation de résidence à Minsk. Le reportage mettait également l'accent sur la présence du drapeau rouge et blanc utilisé au moment de l'indépendance du Bélarus mais désormais interdit, et symbole de contestation au régime du président Loukachenko. Le journaliste, qui s'est vu signifier par le ministère de l'Intérieur son expulsion le 28 juin, estime que les autorités lui reprochent plus particulièrement d'avoir donné la parole à Stanislav Chouchkevitch, premier dirigeant du Bélarus indépendant, qui a déclaré que "Loukachenko a eu peur de venir à l'enterrement".
Le journaliste avait déjà subi des pressions des autorités en raison des de sa couverture de l'actualité au Bélarus. Le 25 avril 2002, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé lui avoir donné un avertissement pour une série de reportages sur la répression de l'opposition bélarusse. Le 24 avril, le journaliste avait été convoqué au ministère où il s'était vu demander "d'apporter un démenti et de présenter des excuses pour ses informations tendancieuses et infondées", diffusées le même mois.
Publié le
Updated on
20.01.2016