Un journaliste palestinien dans le collimateur du Hamas
RSF dénonce l’acharnement des autorités de la bande de Gaza sur le journaliste d’investigation palestinien Mohamed Othman, connu pour ses critiques du Hamas. Il a été arrêté le 1er septembre à son domicile par les forces de sécurité du Hamas et détenu pendant près de 24 heures.
Mohammed Othman, journaliste âgé de 29 ans et spécialiste des enquêtes sur des sujets de corruption, collabore avec la chaîne panarabe Al Araby Al Jadeed et le site d’information américain Al Monitor, en plus d’être le correspondant du centre SKeyes à Gaza. Les raisons de son arrestation le 1er septembre par les forces de sécurité du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, n’ont pas été spécifiées, et pourtant son interrogatoire a tourné autour de ses enquêtes journalistiques. Il a été relâché le 2 septembre à la condition qu’il se rende au bureau de la sécurité intérieure le 11 septembre prochain.
“RSF dénonce le harcèlement à l’encontre de Mohamed Othman dont les enquêtes conduites dans la bande de Gaza dérangent les autorités du Hamas, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de l’organisation. RSF exhorte les autorités du Hamas à cesser immédiatement ces intimidations. L’approche des élections municipales qui devraient avoir lieu en octobre ne doit pas pousser les autorités palestiniennes à augmenter la pression sur les voix indépendantes et critiques.”
Selon SKeyes, qui cite l’épouse du journaliste, ce dernier a été torturé lors de son interrogatoire, bien qu’aucune accusation directe ne lui ait été faite. Selon la presse locale, le journaliste a été arrêté en raison d’un document qu’il a publié sur son compte Facebook et sur lequel il se base pour écrire un article sur la corruption au sein du ministère des Dotations à Gaza. La source de ce document aurait été arrêtée également après avoir été identifiée à l’issue de l’interrogatoire. L’ordinateur et le téléphone portables du journaliste, ainsi que le téléphone de sa femme, avaient été confisqués et ont été rendus après sa libération.
Les territoires palestiniens figurent à la 132ème place (sur 180) du Classement 2016 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.