Reporters sans frontières est préoccupée du sort de Miguel Carpio Tananta, de la chaîne locale Frecuencia 5 à Tocache (nord-ouest du pays), contraint de fuir la ville après avoir reçu des menaces de mort, le 5 avril 2005. Le journaliste est soupçonné d'être un agent du gouvernement par les cultivateurs de coca. Reporters sans frontières appelle ces derniers au calme.
Reporters sans frontières est préoccupée par le sort de Miguel Carpio Tananta, de la chaîne municipale Frecuencia 5 et de Radio Marginal à Tocache (nord-ouest du pays), obligé de fuir la ville après avoir reçu des menaces de mort, le 5 avril 2005. Depuis l'utilisation de l'un de ses reportages par un homme politique, le journaliste est soupçonné par les cultivateurs de coca (cocaleros) d'être un agent du gouvernement.
« Nous condamnons fermement les menaces qui ont contraint Miguel Carpio Tanante à interrompre ses activités. Nous demandons qu'une enquête sérieuse en sanctionne les auteurs. Dans le contexte très tendu d'une région où sévit le narcotrafic, nous appelons les dirigeants cocaleros à maintenir le calme au sein de leur mouvement et les prions de faire le distinguo entre le travail journalistique et l'utilisation qui peut en être faite », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 5 avril 2005, Miguel Carpio Tananta a dû quitter Tocache à la suite d'un appel l'avertissant qu'il serait « le prochain à être assassiné » et que l'ordre d'exécution émanait du Groupement national des cultivateurs de feuilles de coca. Un lourd contentieux oppose, en effet, cette organisation au journaliste, qui a confié à l'IPYS (Instituto prensa y sociedad, association péruvienne de défense de la liberté de la presse) redouter des représailles contre sa femme et ses trois enfants.
Responsable du programme « El Informe » sur Frecuencia 5, Miguel Carpio Tananta avait couvert, le 14 novembre 2004, une réunion publique des cocaleros, durant laquelle avait lieu l'élection de dirigeants locaux de leur Groupement. Quatre jours plus tard, la chaîne avait diffusé le reportage dans son intégralité.
Le 27 février 2005, le président du Conseil des ministres, Carlos Ferrera Costa, avait fait projeter un extrait du reportage lors d'une conférence de presse. Dans cet extrait, la sous-secrétaire générale du Groupement des cocaleros, Nancy Obregón, admettait qu'une part importante de la production de feuilles de coca passait dans le narcotrafic. Le haut fonctionnaire avait confié à la presse que la vidéo lui avait été transmise par les services de renseignements.
Les cocaleros, indignés d'être assimilés aux narcotrafiquants, ont alors accusé Miguel Carpio Tananta de leur porter préjudice et d'être un agent à la solde du gouvernement. Le journaliste a toujours nié avoir dupliqué et commercialisé son reportage.