Raad Mohamed Al-Azaoui, cameraman et photographe pour la chaîne Sama Salah Aldeen TV, a été exécuté en public dans la ville assiégée de Samarra par l’organisation Etat islamique (EI), aux côtés de son frère et de deux autres civils .
Raad Mohamed Al-Azaoui, 36 ans et père de famille, avait été enlevé par le groupe djihadiste il y a plus d’un mois, dans la ville de Samarra (à l’est de Tikrit dans la province de Salahedine). Il était
menacé de décapitation pour avoir refusé de collaborer avec l’organisation islamique. Cameraman et photographe pour la chaîne
Sama Salah Aldeen TV, il a été tué avec son frère et deux autres personnes en public le 10 octobre 2014, après la prière du vendredi.
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Les exécutions sommaires et en série de journalistes constituent des crimes de guerre. Le groupe Etat islamique poursuit sa politique sanguinaire, n’hésitant pas à éliminer en particulier ceux qui refusent de relayer sa propagande, s’indigne Lucie Morillon, directrice des Programmes de Reporters sans frontières.
Les journalistes qui refusent de courber l’échine devant ces djihadistes courent un danger réel pour leur vie en pratiquant leur profession alors que l’information dans les zones contrôlées par ce groupe devient de plus en plus rare - que ce soit en Irak ou en Syrie”.
La plupart des médias officiels et privés ont arrêté d’émettre dans les territoires occupés par le groupe Etat islamique suite à des menaces et des pressions, et nombre d’employés de ces médias ont été arrêtés, chassés, enlevés ou encore
nominalement menacés . Le groupe Etat islamique cherche à monopoliser l’information dans les territoires conquis quand il ne s’agit pas de la manipuler. Aucune information ne peut désormais circuler librement et les journalistes font preuve de courage lorsqu’ils osent couvrir ce qui se passe ou partager des informations.
Au moins dix-sept journalistes irakiens, professionnels ou amateurs, ont ainsi trouvé la mort au cours des dix derniers mois, dont trois depuis le début de l’offensive du groupe Etat islamique en juin dans le nord de l’Irak. Nous sommes sans nouvelles de plusieurs journalistes et collaborateurs des médias dans ces villes.
Un cameraman irakien tué dans la province d’Anbar
Le cameraman irakien
Imad Amer Lattufi, qui travaillait pour le département des médias de la police de la province d’Anbar, a été tué le 12 octobre lors d’une
attaque à la bombe qui visait le convoi du chef de la police Ahmed Saddag. Ce dernier est également mort sur le coup.
Le journaliste accompagnait le responsable lors d’une opération visant à reprendre la région de Twei, située au nord-ouest de Ramadi (capitale de la province), des mains des militants djihadistes du groupe Etat islamique. Cinq policiers ont également été blessés dans cette attaque.
Certaines régions irakiennes tombées aux mains des djihadistes telles que Fallujah et Ramadi (province de Anbar), Mossoul (province de Ninive) ou encore Samarra (province de Salaheddine), constituent, à l’heure actuelle, de véritables “trous noirs de l’information”.