Abel Escobar Ramirez, de l'agence indépendante Cuba Press, a été libéré le 1er novembre. Il avait été arrêté le 29 octobre près de la ville de Morón (Centre). Le jour de son arrestation, le domicile de Jesús Alvárez Castillo (photo), également de Cuba Press, avait été perquisitionné.
Abel Escobar Ramírez a été libéré samedi 1er novembre, après trois jours de détention au siège régional de la Sécurité d'Etat, dans la ville de Ciego de Avila. Lors de son arrestation, un officier lui avait notifié qu'il avait été arrêté pour avoir violé la Loi 88, qui défend "l'indépendance et l'économie de Cuba". Le journaliste avait été fouillé et son magnétophone, ainsi que quatre cassettes contenant des informations à destination du site nuevaprensa.org, avaient été saisies. A plusieurs reprises, le journaliste a été interrogé sur ses activités et sur les documents qu'il avait en sa possession. Après 72 heures de détention, délai maximum pour une garde à vue selon la loi cubaine, il a été remis en liberté. Abel Escobar Ramírez a accepté de signer une déclaration dans laquelle il s'engage à mettre fin à son activité journalistique. Il a déclaré depuis à Reporters sans frontières ne pas avoir l'intention de la respecter.
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31.10.2003 - Un journaliste indépendant arrêté
Reporters sans frontières condamne l'arrestation, le 29 octobre 2003, à proximité de Morón (350 km à l'Est de La Havane) du journaliste Abel Escobar Ramírez. L'organisation demande sa libération immédiate et sans conditions. Elle demande également la restitution des documents saisis au domicile d'un second journaliste indépendant perquisitionné le même jour dans cette même région.
Le 29 octobre 2003, vers 8 heures du matin, Abel Escobar Ramírez, correspondant de l'agence indépendante Cuba Press dans le centre du pays, a été arrêté par une patrouille de la Police nationale révolutionnaire (PNR) sur la route entre son village de Patria et Morón. Le journaliste se rendait chez Jesús Alvarez Castillo, également journaliste indépendant.
Il a été conduit au siège régional du Département de la sécurité d'Etat (DSE, police politique), à Ciego de Avila (sud de Morón). Les autorités ont demandé à sa femme, Alina Torres Matinez, de lui apporter des affaires personnelles. Selon Jesús Alvarez Castillo, cette demande fait craindre à la famille que le journaliste soit détenu pour une longue période. Sa famille et ses proches sont sans nouvelles de lui depuis son arrestation.
Trois heures après cette interpellation, des agents du DSE ont perquisitionné le domicile de Jesús Alvarez Castillo, de l'agence Cuba Press, à Morón. Plus de 300 de livres et revues appartenant au journaliste ont été saisis. Selon M. Castillo, cette perquisition est liée a ses activités journalistiques. Il rappelle avoir été détenu par le DSE pendant 2 heures le 19 septembre dernier alors qu'il se trouvait dans la province de Las Tunas. Jesús Alvarez Castillo est également représentant de la Société de journalistes Manuel Márquez Sterling dans la province de Ciego de Ávila. Cette association de journalistes indépendants publie notamment la revue interdite De Cuba.
Avec trente détenus, Cuba est aujourd'hui la plus grande prison du monde pour les journalistes. Vingt-six d'entre eux ont été arrêtés en mars 2003 avec près de cinquante dissidents, au cours d'une vague d'arrestations sans précédent. Ils ont été condamnés à des peines allant de 14 à 27 ans de prison, principalement pour "atteinte à l'intégrité et à l'indépendance de l'Etat". Trois d'entre eux, détenus à Holguín (Est), sont actuellement en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention : Iván Hernández Carrillo, Adolfo Fernández Sainz et Mario Enrique Mayo Hernández.
Dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (publié le 20 octobre 2003), Cuba occupe l'avant-dernière position (165e), juste avant la Corée du Nord (166e).