Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition, Yeni Musavat, et vice-président du parti Musavat, incarcéré depuis plus de trois mois, a cessé sa grève de la faim, après dix jours de jeûne. Selon Gabil Abbasoglu, rédacteur en chef adjoint du journal, les gardiens de la prison ont alerté les médecins le 18 février 2004 dans la soirée, estimant que l'état de santé du journaliste était critique.
17.02.2004
Reporters sans frontières réclame la libération d'un journaliste en grève de la faim
Reporters sans frontières est préoccupée par la dégradation de l'état de santé de Rauf Arifoglu (photo), rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition, Yeni Musavat, et vice-président du parti Musavat. Incarcéré depuis plus de trois mois, il a entamé une grève de la faim.
_______________
Rauf Arifoglu, rédacteur en chef du principal quotidien d'opposition, Yeni Musavat, et vice-président du parti d'opposition Musavat, a entamé une grève de la faim le 9 février 2004. Officiellement accusé d'avoir organisé les émeutes qui ont agité le pays suite à l'élection présidentielle contestée d'octobre 2003, le journaliste est en détention préventive depuis plus de trois mois. Il risque sept ans de prison.
Considérant que cette détention est injustifiée et inquiète de la dégradation de son état de santé, Reporters sans frontières réclame la mise en liberté provisoire de Rauf Arifoglu dans l'attente de son jugement.
Ce dernier a été incarcéré à la prison de Bailov, à Bakou, le 27 octobre 2003, pour une durée de trois mois. Le 17 janvier 2004, le parquet général a prolongé sa détention de trois mois supplémentaires dans l'attente de son procès, dont la date n'a pas encore été fixée.
Les autorités affirment qu'il a organisé les manifestations du 15 et du 16 octobre 2003 et l'accusent de "trouble à l'ordre public" et "refus d'obtempérer". Elles avancent notamment que des objets utilisés par les manifestants du parti Musavat au cours des émeutes ont été stockés dans son bureau, les locaux du journal étant dans le bâtiment même du parti Musavat. D'après le procureur général adjoint, Ramiz Rzayev, la gravité des faits reprochés à M. Arifoglu, la crainte qu'il échappe à la justice et gêne la bonne tenue de l'enquête justifient sa détention préventive.
Les autorités, rencontrées par Reporters sans frontières lors d'une mission en Azerbaïdjan en décembre 2003, soutiennent que Rauf Arifoglu n'est pas détenu en tant que journaliste mais en tant que dirigeant du parti Musavat.
Selon son avocat, Samed Panahov, l'état de santé de Rauf Arifoglu, qui refuse de mettre un terme à sa grève de la faim, s'est considérablement dégradé. Régulièrement examiné par des médecins de la prison et de la Croix-Rouge, il souffre d'importantes douleurs à l'estomac et de fortes chutes de tension.