Un journaliste d'El Pais fait l'objet d'une filature

Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Driss Jettou, Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée de la filature dont fait l'objet Ignacio Cembrero, journaliste du quotidien espagnol El Pais, depuis deux jours. "Nous vous demandons d'identifier les individus qui suivent le journaliste et de faire toute la lumière sur les raisons de cette filature", a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l'organisation. Le 6 mars 2002, selon les informations recueillies par RSF, plusieurs individus ont commencé à suivre Ignacio Cembrero, journaliste du quotidien espagnol El Pais, arrivé la veille à Rabat pour écrire des articles sur le Sahara occidental. La filature s'est faite plus rapprochée le 7 mars, en fin d'après-midi, lorsque le journaliste a voulu, dans la medina, semer ces hommes qui étaient alors au nombre de cinq. N'y parvenant pas, Ignacio Cembrero s'est tourné vers eux et leur a demandé de cesser ce qu'il qualifie d'"intimidation". L'un d'eux lui a alors lancé : "Si tu continues comme ça, on va te casser la figure." Le 8 mars au matin, quatre hommes se tenaient toujours en bas de son hôtel. Ignacio Cembrero, qui se rend au Maroc depuis des années, est l'auteur de la préface de la traduction espagnole du livre "Le dernier roi", de Jean-Pierre Tuquoi, sorti en Espagne le 14 février. Depuis, le journaliste s'était rendu au nord du Maroc où, à sa connaissance, il n'avait pas été suivi.