Un journaliste de la télévision nationale échappe à un attentat à la bombe à Sanaa

Le 16 août, Ibrahim Al-Abiad, producteur pour la télévision nationale Yemen TV, était la cible d’une tentative d’attentat à la voiture piégée. L’après-midi, un passant l’a averti avoir vu un individu déposer un sac plastique noir sous sa voiture garée devant son domicile dans la rue Rabat à Sanaa. Le journaliste, qui travaille sur de nombreux programmes et séries télévisées depuis 1979, a immédiatement appelé la police qui a trouvé une charge explosive sous le véhicule. Des experts ont désamorcé la bombe. “Reporters sans frontières condamne avec la plus grande fermeté cette tentative d’assassinat. Les attaques contre les journalistes se multiplient dans le climat de violence qui menace la stabilité du Yémen depuis 2011 au moins, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation. Les autorités doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des journalistes. Des dispositions législatives doivent être adoptées et des mesures judiciaires prises afin de garantir la liberté d’information dans le pays et mettre fin à l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes.” La veille, à Sanaa, Abdel Rahman Hamid El-Dine, ingénieur et producteur pour la radio gouvernementale Sanaa Radio depuis 2003, a été mortellement blessé à la tête lors de la prise d’assaut d’un local d’Ansar Allah, la branche armée de la rébellion houthie. Le journaliste et l’un de ses amis ont été touchés par des coups de feu tirés à l’intérieur du bâtiment par des individus non identifiés. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes et circonstances de cette attaque non revendiquée. Elle devrait déterminer si le journaliste était visé par les assaillants ou s’il a été victime en raison de sa présence fortuite. Ces attaques interviennent dans un contexte politique et sécuritaire extrêmement tendu depuis le début de 2014, marqué par les revendications de la rébellion houthie en conflit avec l’armée dans le nord du pays. Des manifestations pacifiques de protestation contre le pouvoir en place ont été organisées le 15 août dans la capitale et certaines provinces contrôlées par les Houthis. Le 20 août, lors de rassemblements à Sanaa, les partisans du groupe rebelle houthi ont exigé la démission du gouvernement. Pour prévenir une escalade, le président a appelé Ansar Allah au dialogue.