Reporters sans frontières exprime son inquiétude après que des soldats américains ont blessé par balles, le 5 avril, près de Mossoul, un cameraman free-lance employé par la chaîne américaine CBS News. L'organisation demande qu'une enquête approfondie et transparente soit menée, et appelle l'armée américaine à faire preuve de plus de vigilance et de discernement afin d'éviter ces bavures inadmissibles.
Reporters sans frontières exprime son inquiétude après que des soldats américains ont blessé par balles, le 5 avril 2005, près de Mossoul, un cameraman free-lance employé par la chaîne américaine CBS News. L'organisation demande qu'une enquête approfondie et transparente soit menée dans cette affaire.
« Une fois de plus, les forces américaines ont pris pour cible un journaliste dans le simple exercice de sa profession. Ce n'est pas la première fois que des soldats américains s'en prennent à un cameraman, après avoir confondu sa caméra avec une arme. Ainsi, le Palestinien Mazen Dana, de l'agence de presse britannique Reuters, a trouvé la mort le 17 août 2003, à Bagdad. Les auteurs avaient agi, selon l'armée américaine, "dans le respect des règles de tirs". Nous appelons à nouveau cette même armée à faire preuve de plus de vigilance et de discernement afin d'éviter ces bavures inadmissibles. »
Le cameraman, dont CBS News préfère garder l'anonymat pour des raisons de sécurité, a été blessé à la hanche lors d'un échange de tirs entre un insurgé irakien et des soldats américains de la 1re brigade de la 25e division d'infanterie, près de la ville de Mossoul (nord du pays). L'armée américaine a déclaré, dans un communiqué officiel diffusé par le Pentagone, que des soldats ont tiré sur un insurgé qui « brandissait un AK-47 (fusil d'assault) et interpellait une foule de civils ». Durant l'incident « un individu qui semblait avoir une arme, se tenant à côté de l'insurgé, a été visé et blessé. Il s'est avéré que cet individu était un reporter qui pointait une caméra vidéo. Malheureusement, le cameraman a été blessé dans ce contexte complexe et instable ». Le communiqué ajoute que l'incident est en cours d'investigation. Le journaliste a ensuite été emmené dans un hôpital militaire américain où il a été soigné pour des blessures qualifiées de légères par l'armée.
Reporters sans frontières rappelle qu'à ce jour, au moins 51 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués en Irak depuis le déclenchement de la guerre en mars 2003. Le 8 avril 2003, en une seule journée, trois journalistes avaient été tués par l'armée américaine. Tarek Ayoub, 35 ans, cameraman de la chaîne Al-Jazira, a été tué lors d'un raid aérien américain, quand un missile a touché ses locaux. Taras Protsyuk, cameraman de l'agence Reuters, 35 ans, de nationalité ukrainienne et basé à Varsovie, est décédé des suites du tir qui a visé l'hôtel Palestine à Bagdad. José Couso, cameraman espagnol de la chaîne Telecinco, 37 ans, a également été blessé dans les même circonstances. Il a succombé à ses nombreuses blessures sur la table d'opération. Les lieux pris pour cibles étaient pourtant connus pour abriter des journalistes. Là encore, l'enquête avait disculpé l'armée américaine de façon éhontée.