Un journaliste agressé, une radio saccagée, des communications extrêmement difficiles : Reporters sans frontières s'inquiète et appelle la CEDEAO à intervenir
« Alors que la tension politique est extrême, nous espérons sincèrement que les brouillages dont sont victimes les principaux opérateurs téléphoniques togolais depuis le 22 avril 2005 ne sont pas intentionnels. Par ailleurs, nous demandons officiellement à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui a supervisé l'élection, de condamner l'agression du journaliste français de la radio Rd'Autan, et le saccage de la radio La paix, » a déclaré Reporters sans frontières.
« Alors que la tension politique est extrême, nous espérons sincèrement que les brouillages dont sont victimes les principaux opérateurs téléphoniques togolais depuis le 22 avril 2005 ne sont pas intentionnels. Par ailleurs, nous demandons officiellement à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui a supervisé l'élection, de condamner l'agression du journaliste français de la radio Rd'Autan, et le saccage de la radio La paix, » a déclaré Reporters sans frontières.
L'organisation réitère également son appel au calme et demande aux différents partis politiques d'apaiser les tensions, afin que les journalistes ne soient plus victimes de violences.
Les communications téléphoniques, Internet et fax ont été rendues extrêmement difficiles depuis le 22 avril, empêchant les rédactions nationales et étrangères de travailler normalement. Contacté par Reporters sans frontières, Jacques Djakouti, le président de l'Union des radios et télévisions libres du Togo (URATEL) a confirmé que les communications étaient quasiment impossibles depuis le jour du scrutin.
Thierry Tchukriel, journaliste de la radio associative Rd'Autan, a été passé à tabac dans la nuit du 24 avril, après avoir été appréhendé par la police togolaise. Ses papiers y compris sa carte de presse lui ont été confisqués. Le consul de France au Togo a précisé qu'un médecin de l'ambassade l'avait ausculté et constaté ses blessures. Le journaliste, très choqué, a été tabassé au cou et à la tête par quatre militaires, alors qu'il couvrait le dépouillement des bulletins dans un bureau de vote proche du grand marché de Lomé. « Dès le début du dépouillement, la tension est montée et la situation a vite dégénéré. Thierry Tchukriel a été frappé à la tête et jeté par terre, on lui a ensuite arraché sa ceinture. Son passeport, sa carte de presse et son appareil photo lui ont été confisqués. Soucieux de porter plainte, il s'est rendu au consulat qui n'aurait pas réussi à trouver un commissaire», a déclaré René Pagès, président du conseil d'administration de la radio Rd'Autan. Le journaliste s'était rendu à Lomé le 19 avril, pour couvrir l'élection présidentielle.
Au lendemain du vote, la radio La Paix, proche du pouvoir et créée en 2002, a fait les frais de la situation très tendue qui régnait dans les rues d'Atakpamé (centre du Togo), où des heurts opposaient les forces de sécurité à des jeunes manifestants proche de l'opposition. La radio a été entièrement saccagée et brûlée le 25 avril.
Enfin, la radio Kanal FM a été fermée le 20 avril, et ce pour un mois, par la Haute Autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC), suite à un éditorial très critique envers le Rassemblement du peuple togolais (RPT), parti au pouvoir.