Reporters sans frontières appelle les autorités irakiennes à fournir des explications sur l'arrestation d'Ibrahim Ahmed Salma, cameraman de l'agence de presse américaine APTN, le 21 mai, à Bagdad. "Cette arrestation est d'autant plus inquiétante que nous ne disposons pas d'information sur le lieu de détention du journaliste et que sa famille est sans nouvelle de lui", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières appelle les autorités irakiennes à fournir au plus tôt des explications sur l'arrestation d'Ibrahim Ahmed Salma, cameraman de l'agence de presse américaine Associated Press Television News (APTN), le 21 mai 2005, à Bagdad.
"Les méthodes d'arrestation de journalistes irakiens sont brutales et abusives, a déclaré Reporters sans frontières. Ce n'est pas la première fois que la police se permet de faire irruption au domicile d'un cameraman de manière inopinée, cette fois en pleine nuit et sans aucune explication. Ces pratiques font penser aux récents raids de la police qui avait arrêté et détenu arbitrairement les cameramen de l'agence de presse britannique Reuters et de la chaîne allemande Zweites Deutsches Fernsehen."
"Cette arrestation est d'autant plus inquiétante que nous ne disposons pas d'information sur le lieu d'incarcération du journaliste et que sa famille est sans aucune nouvelle de lui. Nous demandons aux autorités irakiennes de donner rapidement les raisons de l'arrestation et le lieu de détention d'Ibrahim Ahmed Salma."
Selon le témoignage de son frère, recueilli par le correspondant de Reporters sans frontières en Irak, des officiers de police ont fait une descente dans le quartier d'Al-Hourriyah (ouest de Bagdad) le 21 mai, aux environs de minuit, et emmené un certain nombre de personnes du voisinage. Les policiers se sont introduits au domicile familial d'Ibrahim Ahmed Salma, âgé de 36 ans, et l'ont malmené avant de l'obliger à les suivre, malgré ses protestations et la présentation de sa carte de presse.
D'après un porte-parole d'APTN, joint au téléphone par Reporters sans frontières, l'agence est en contact avec les autorités pour tenter de comprendre les raisons de cette arrestation soudaine. Personne ne sait à ce jour si le cameraman a été arrêté pour ses activités professionnelles.
Trois journalistes toujours détenus par les autorités irakiennes
Hussein Al Shimari, reporter de la chaîne satellitaire Al-Diyar, qui avait été arrêté le 9 avril, dans la province de Diyala (nord-est de Bagdad), n'a toujours pas été relâché. Selon son rédacteur en chef, le journaliste, détenu par les forces militaires irakiennes qui le soupçonnent de collaboration avec les insurgés, aurait été victime de tortures. Il n'a pas eu le droit de contacter sa famille, sans nouvelles de lui depuis son arrestation.
Le 12 avril, le maire de la ville de Kawit (sud de l'Irak) avait ordonné l'arrestation d'Ayad Al-Tamimi, rédacteur en chef du quotidien Sada Wasit, et du journaliste Ahmed Mutare Abass. Selon Ibrahim Al-Srage, président de l'Association de défense des journalistes irakiens, le maire avait demandé un mandat d'arrêt au procureur général de la ville et condamné arbitrairement le premier journaliste à deux mois d'emprisonnement et le second à quatre mois pour "diffamation". Le journal avait évoqué, dans plusieurs articles, les défaillances de l'administration de la ville et l'insécurité constante.