Trois net-citoyens toujours détenus pour avoir publié des informations sur Twitter
Organisation :
A la veille du procès du citoyen-journaliste Waleed Al-Shehhi, incarcéré depuis mai 2013, Reporters sans frontières exprime sa profonde inquiétude quant au sort des acteurs de l’information toujours détenus aux Emirats arabes unis.
Depuis un an, les autorités émiraties mènent une campagne de répression à l’encontre de citoyens-journalistes et activistes des droits de l’homme qui cherchent à relayer des informations relatives au procès des 94 Emiratis (également connu sous l’acronyme “UAE94”) condamnés pour leurs liens avec les Frères musulmans.
“Non contentes d’avoir interdit la présence des observateurs étrangers et émiratis indépendants, les autorités émiraties s’en sont également prises aux individus relayant sur les réseaux sociaux des informations relatives au procès des 94. Ces informations relèvent de l’intérêt général. Aussi, nous demandons à nouveau que ces ces acteurs de l’information soient libérés immédiatement et sans condition et que l’ensemble des charges qui pèsent à leur encontre soient levées,” a déclaré Reporters sans frontières.
Waleed Al-Shehhi a été arrêté le 11 mai 2013, après avoir publié sur son compte Twitter (@ w_alshehhi) des informations relatives au procès des membres d’Al-Islah. Après avoir été détenu au secret pendant une semaine, les autorités l’ont transféré à la prison d’Al-Wathaba.
Waleed Al-Shehhi est poursuivi sur la base des articles 24, 29 et 41 de la loi sur la cybercriminalité, adoptée fin 2012 (Federal Legal Decree N°5/2012), et dénoncée comme pouvant servir de prétexte pour limiter de manière drastique la liberté d’expression et d’information aux Emirats arabes unis. L’article 29 prévoit une peine privative de liberté, assortie d’une amende pouvant aller jusqu’à un million de dirhams (212 000 euros) pour toute personne qui utilise les nouvelles technologies “avec l’intention d’inciter à des actions, de publier ou de diffuser des informations, des nouvelles, des caricatures ou d’autres images susceptibles de compromettre la sécurité nationale et ses intérêts supérieurs, ou de porter atteinte à l’ordre public”.
Reporters sans frontières rappelle que les activistes Hitham Jassim et Kalifah Rabia, arrêtés le 25 juillet 2013 après avoir publié sur leur comptes Twitter des informations sur les actes de torture qu’auraient subi les détenus du procès UAE94, sont toujours détenus dans des lieux tenus au secret. Le citoyen-journaliste Abdullah Al-Hadidi, condamné à dix mois de prison, le 8 avril 2013, pour avoir diffusé des informations “avec des mauvaises intentions”, purge une peine de 10 mois de prison ferme. Il devrait être libéré fin octobre 2013.
Le 2 juillet 2013, à l’issue du procès UAE94, la Cour suprême d’Abu Dhabi a condamné 68 individus à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison, les accusant notamment d’être liés à l’organisation des Frères musulmans, interdite aux Emirats, et de vouloir renverser le régime. La plupart des condamnés sont membres du groupe local Al-Islah (“la réforme”), qui partage l’idéologie des Frères musulmans égyptiens. Le verdict du procès est sans appel.
“Non contentes d’avoir interdit la présence des observateurs étrangers et émiratis indépendants, les autorités émiraties s’en sont également prises aux individus relayant sur les réseaux sociaux des informations relatives au procès des 94. Ces informations relèvent de l’intérêt général. Aussi, nous demandons à nouveau que ces ces acteurs de l’information soient libérés immédiatement et sans condition et que l’ensemble des charges qui pèsent à leur encontre soient levées,” a déclaré Reporters sans frontières.
Waleed Al-Shehhi a été arrêté le 11 mai 2013, après avoir publié sur son compte Twitter (@ w_alshehhi) des informations relatives au procès des membres d’Al-Islah. Après avoir été détenu au secret pendant une semaine, les autorités l’ont transféré à la prison d’Al-Wathaba.
Waleed Al-Shehhi est poursuivi sur la base des articles 24, 29 et 41 de la loi sur la cybercriminalité, adoptée fin 2012 (Federal Legal Decree N°5/2012), et dénoncée comme pouvant servir de prétexte pour limiter de manière drastique la liberté d’expression et d’information aux Emirats arabes unis. L’article 29 prévoit une peine privative de liberté, assortie d’une amende pouvant aller jusqu’à un million de dirhams (212 000 euros) pour toute personne qui utilise les nouvelles technologies “avec l’intention d’inciter à des actions, de publier ou de diffuser des informations, des nouvelles, des caricatures ou d’autres images susceptibles de compromettre la sécurité nationale et ses intérêts supérieurs, ou de porter atteinte à l’ordre public”.
Reporters sans frontières rappelle que les activistes Hitham Jassim et Kalifah Rabia, arrêtés le 25 juillet 2013 après avoir publié sur leur comptes Twitter des informations sur les actes de torture qu’auraient subi les détenus du procès UAE94, sont toujours détenus dans des lieux tenus au secret. Le citoyen-journaliste Abdullah Al-Hadidi, condamné à dix mois de prison, le 8 avril 2013, pour avoir diffusé des informations “avec des mauvaises intentions”, purge une peine de 10 mois de prison ferme. Il devrait être libéré fin octobre 2013.
Le 2 juillet 2013, à l’issue du procès UAE94, la Cour suprême d’Abu Dhabi a condamné 68 individus à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison, les accusant notamment d’être liés à l’organisation des Frères musulmans, interdite aux Emirats, et de vouloir renverser le régime. La plupart des condamnés sont membres du groupe local Al-Islah (“la réforme”), qui partage l’idéologie des Frères musulmans égyptiens. Le verdict du procès est sans appel.
Publié le
Updated on
20.01.2016