Trois journalistes tués le 14 août, de nombreux autres blessés, menacés, interpellés
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Mise à jour du précédent communiqué
Reporters sans frontières déplore la mort de deux journalistes égyptiens, le reporter Ahmad Abdel Gawad et le photo-journaliste Mosab Al-Shami, tués le 14 août 2013 au Caire alors qu’ils couvraient les affrontements entre forces de l’ordre et partisans du président déchu Mohamed Morsi. Ces deux décès s’ajoutent à celui du caméraman britannique de Sky News, Mick Dean. Au moins 623 personnes ont trouvé la mort dans les affrontements, selon le bilan officiel. Le reporter du quotidien égyptien Al-Akhbar, Ahmad Abdel Gawad, a été mortellement touché par balles au niveau des reins. Ayant perdu beaucoup de sang, il est décédé après avoir été transporté à l’hôpital. Mosab Al-Shami, photo-journaliste de Rassd News Network (RNN), un media alternatif créé lors de la révolution égyptienne le 25 janvier 2011, aurait été tué par des tirs de sniper au niveau de la poitrine. “Ce mercredi 14 août restera marquée comme une journée noire pour la liberté de l’information. Il s’agit du jour le plus meurtrier qu’ait connu l’Egypte, avec un bilan de trois journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans la même journée, au moins six professionnels de l’information ont été blessés par balle, dont le caméraman de la chaîne Al-Jazeera Mohamed Al-Zaki, touché au bras, et un photographe de l’agence Associated Press, touché à la nuque. Il n’est pas encore possible de déterminer avec précision l’identité des auteurs de ces agressions. Les forces de l’ordre ont également interpellé de nombreux acteurs de l’information, locaux et étrangers, les empêchant de couvrir la violente dispersion des sit-ins pro-Morsi. Parmi eux: Abdallah Al-Shami de la chaîne qatarie Al-Jazeera, les photographes d’Al Jazeera Mubasher Misr Emad Eddin Al-Sayed et Abdulrahman Al-Mowahhed-Bellah, le reporter du journal suspendu des Frères musulmans Al-Hurrya wa Al-Adala Radwa Al-Selawi, et un journaliste de la chaîne égyptienne Misr 25. Un photographe de l’AFP n’a pu accéder à la place Nahda, menacé par un policier qui a pointé dans sa direction son fusil automatique, lui donnant l’ordre de reculer. Les forces de l’ordre comme les partisans des Frères musulmans ont aussi, à plusieurs reprises, confisqué le matériel des journalistes, notamment leurs cartes mémoires. Le photographe freelance allemand Sebastian Backhaus a été arrêté au Caire le 14 août et maintenu en détention dans un commissariat de police, car il n’aurait pas respecté le couvre-feu imposé par l’état d’urgence proclamé le même jour. Il devrait être présenté à un tribunal. Officiellement, le couvre-feu en vigueur entre 19h et 6h du matin ne s’applique pourtant ni aux médecins, ni aux journalistes, qui doivent seulement se soumettre à des contrôles aux nombreux check-points de l’armée. Même si Sebastian Backhaus est un photographe freelance et n’est pas directement affilié à un média, il est un acteur de l’information à part entière et doit être considéré comme tel par les autorités égyptiennes. Reporters sans frontières demande sa libération immédiate et inconditionnelle. L’organisation est extrêmement préoccupée par la situation des professionnels de l’information en Egypte, qui sont pris sous le feu des balles et subissent de nombreuses entraves dans l’exercice de leurs fonctions, perpétrées tour à tour par les forces de l’ordre et les manifestants. “Les acteurs de l’information doivent pouvoir couvrir les événements sans que leur intégrité soit menacée. Nous appelons les autorités égyptiennes et les leaders des manifestations à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour protéger les journalistes”, a déclaré l’organisation. Le danger pesant sur les professionnels de l’information ne se limite pas aux rassemblements politiques. Des journalistes ont également été la cible d’attaques ciblées perpetrées par des groupes d’inconnus armés. Une équipe de la chaîne de télévision russe Rossiya 24 a été agressée dans la nuit du 14 au 15 août, alors qu’elle venait d’atterrir au Caire. Sur le chemin de leur hôtel, leur véhicule a été stoppé par des inconnus armés de couteaux, qui leur ont volé tout leur équipement, leurs ordinateurs portables, et près de 6000 dollars. Les trois journalistes n’ont pas été blessés. Selon les dernières informations, les assaillants ont pu être retrouvés grâce à différents témoignages dont celui du chauffeur de taxi, et la majeure partie du matériel a été rendue aux journalistes. Le 15 août, une équipe travaillant pour la chaîne publique allemande ARD, composée d’un producteur autrichien et de trois égyptiens, était en train de conduire une interview à propos de la situation des chrétiens en Egypte lorsqu’elle a été agressée, sur la place Alf Maskan à Ain Shams située au nord-est du Caire. Les assaillants se sont saisis de leur caméra et l’ont détruite ainsi que leurs enregistrements. Les journalistes sont parvenus à se réfugier auprès des forces de sécurité, dont l’unique commentaire - révélateur de la situation dans le pays - a été: “Pour l’amour du ciel, comment pouvez-vous venir ici avec une caméra?”
Reporters sans frontières déplore la mort de deux journalistes égyptiens, le reporter Ahmad Abdel Gawad et le photo-journaliste Mosab Al-Shami, tués le 14 août 2013 au Caire alors qu’ils couvraient les affrontements entre forces de l’ordre et partisans du président déchu Mohamed Morsi. Ces deux décès s’ajoutent à celui du caméraman britannique de Sky News, Mick Dean. Au moins 623 personnes ont trouvé la mort dans les affrontements, selon le bilan officiel. Le reporter du quotidien égyptien Al-Akhbar, Ahmad Abdel Gawad, a été mortellement touché par balles au niveau des reins. Ayant perdu beaucoup de sang, il est décédé après avoir été transporté à l’hôpital. Mosab Al-Shami, photo-journaliste de Rassd News Network (RNN), un media alternatif créé lors de la révolution égyptienne le 25 janvier 2011, aurait été tué par des tirs de sniper au niveau de la poitrine. “Ce mercredi 14 août restera marquée comme une journée noire pour la liberté de l’information. Il s’agit du jour le plus meurtrier qu’ait connu l’Egypte, avec un bilan de trois journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans la même journée, au moins six professionnels de l’information ont été blessés par balle, dont le caméraman de la chaîne Al-Jazeera Mohamed Al-Zaki, touché au bras, et un photographe de l’agence Associated Press, touché à la nuque. Il n’est pas encore possible de déterminer avec précision l’identité des auteurs de ces agressions. Les forces de l’ordre ont également interpellé de nombreux acteurs de l’information, locaux et étrangers, les empêchant de couvrir la violente dispersion des sit-ins pro-Morsi. Parmi eux: Abdallah Al-Shami de la chaîne qatarie Al-Jazeera, les photographes d’Al Jazeera Mubasher Misr Emad Eddin Al-Sayed et Abdulrahman Al-Mowahhed-Bellah, le reporter du journal suspendu des Frères musulmans Al-Hurrya wa Al-Adala Radwa Al-Selawi, et un journaliste de la chaîne égyptienne Misr 25. Un photographe de l’AFP n’a pu accéder à la place Nahda, menacé par un policier qui a pointé dans sa direction son fusil automatique, lui donnant l’ordre de reculer. Les forces de l’ordre comme les partisans des Frères musulmans ont aussi, à plusieurs reprises, confisqué le matériel des journalistes, notamment leurs cartes mémoires. Le photographe freelance allemand Sebastian Backhaus a été arrêté au Caire le 14 août et maintenu en détention dans un commissariat de police, car il n’aurait pas respecté le couvre-feu imposé par l’état d’urgence proclamé le même jour. Il devrait être présenté à un tribunal. Officiellement, le couvre-feu en vigueur entre 19h et 6h du matin ne s’applique pourtant ni aux médecins, ni aux journalistes, qui doivent seulement se soumettre à des contrôles aux nombreux check-points de l’armée. Même si Sebastian Backhaus est un photographe freelance et n’est pas directement affilié à un média, il est un acteur de l’information à part entière et doit être considéré comme tel par les autorités égyptiennes. Reporters sans frontières demande sa libération immédiate et inconditionnelle. L’organisation est extrêmement préoccupée par la situation des professionnels de l’information en Egypte, qui sont pris sous le feu des balles et subissent de nombreuses entraves dans l’exercice de leurs fonctions, perpétrées tour à tour par les forces de l’ordre et les manifestants. “Les acteurs de l’information doivent pouvoir couvrir les événements sans que leur intégrité soit menacée. Nous appelons les autorités égyptiennes et les leaders des manifestations à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour protéger les journalistes”, a déclaré l’organisation. Le danger pesant sur les professionnels de l’information ne se limite pas aux rassemblements politiques. Des journalistes ont également été la cible d’attaques ciblées perpetrées par des groupes d’inconnus armés. Une équipe de la chaîne de télévision russe Rossiya 24 a été agressée dans la nuit du 14 au 15 août, alors qu’elle venait d’atterrir au Caire. Sur le chemin de leur hôtel, leur véhicule a été stoppé par des inconnus armés de couteaux, qui leur ont volé tout leur équipement, leurs ordinateurs portables, et près de 6000 dollars. Les trois journalistes n’ont pas été blessés. Selon les dernières informations, les assaillants ont pu être retrouvés grâce à différents témoignages dont celui du chauffeur de taxi, et la majeure partie du matériel a été rendue aux journalistes. Le 15 août, une équipe travaillant pour la chaîne publique allemande ARD, composée d’un producteur autrichien et de trois égyptiens, était en train de conduire une interview à propos de la situation des chrétiens en Egypte lorsqu’elle a été agressée, sur la place Alf Maskan à Ain Shams située au nord-est du Caire. Les assaillants se sont saisis de leur caméra et l’ont détruite ainsi que leurs enregistrements. Les journalistes sont parvenus à se réfugier auprès des forces de sécurité, dont l’unique commentaire - révélateur de la situation dans le pays - a été: “Pour l’amour du ciel, comment pouvez-vous venir ici avec une caméra?”
Publié le
Updated on
20.01.2016