Tentative d'assassinat d'une journaliste américaine à Lima
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Le 21 décembre, Sharon Stevenson a déclaré dans l'émission télévisée "Cuarto Poder", diffusée sur la chaîne America TV, que l'attaque dont elle a été victime le 10 décembre n'était pas liée aux FARC. La journaliste a indiqué que la personne avec laquelle elle avait rendez-vous le jour de l'agression était un colonel de la police nationale qui avait promis de lui remettre un équipement ayant servi à faire des fumigations sur les plantations de coca, sujet sur lequel elle a confirmé enquêter. Sharon Stevenson a répété ne pas croire que le vol ait été le motif de l'agression et n'avoir aucun souvenir des instants qui ont suivi sa rencontre avec le colonel.
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Communiqué du 18.12.2003
Reporters sans frontières est vivement préoccupée par la violente agression dont a été victime la journaliste américaine Sharon Stevenson. Dans une lettre adressée à Fernando Rospigliosi, ministre de l'Intérieur, l'organisation, qui s'est félicitée de l'ouverture d'une enquête par la police, a demandé à être tenue informée de ses résultats. "Nous sommes d'autant plus préoccupés que différents indices révèlent que la journaliste a été agressée en raison de ses activités" a déclaré l'organisation.
Le 10 décembre 2003, Sharon Stevenson, correspondante au Pérou de la chaîne CNN, de l'hebdomadaire Newsweek et de la radio Voice of America, a été retrouvée étendue et inconsciente près de son véhicule dans un quartier populaire de la capitale péruvienne. Elle portait des traces de strangulation et de multiples contusions sur le corps, dont un coup particulièrement fort sur la tête, probablement responsable de son amnésie partielle. La journaliste avait quitté son domicile dans l'après-midi pour se rendre à un rendez-vous avec Romel Pinedo, un informateur colombien censé lui apporter la preuve de l'usage d'un agent biologique dans les opérations d'éradication de la culture de la coca menées par le gouvernement. Selon l'enquête de la police, lorsqu'ils se sont retrouvés, vers 18h30, celui-ci serait monté dans la voiture de la journaliste.
Sharon Stevenson enquêtait depuis une dizaine d'années sur l'utilisation d'un champignon, le Fusarium Oxysporum, dans les programmes de lutte contre le trafic de drogue au Pérou. Malgré les nombreuses plaintes déposées par les fermiers victimes des campagnes de destruction des plants de coca, le gouvernement péruvien et l'administration américaine, qui soutient ces opérations, ont toujours démenti en avoir fait usage.
Deux jours avant son agression, le 8 décembre, la journaliste était intervenue dans une émission de radio locale dans laquelle elle avait confirmé l'infiltration de membres de la guérilla colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) sur le territoire péruvien. Elle dénonçait depuis plusieurs années le manque de vigilance de la part des autorités péruviennes en charge de la surveillance de la frontière colombo-péruvienne. L'informateur que la journaliste allait retrouver le jour de son agression a été identifié, par la suite, comme un ex-membre des FARC.
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Updated on
20.01.2016