#StopTheCrackdownVN : RSF appelle les membres de l’APEC à faire pression sur leur partenaire vietnamien
Le forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) doit se tenir les 11 et 12 novembre prochains à Danang, au Vietnam. Reporters sans frontières (RSF) s’associe à une coalition d’organisations pour demander aux pays membres de rappeler leur partenaire vietnamien à ses engagements internationaux.
“Créer un nouveau dynamisme pour favoriser un futur en commun…” Le slogan officiel du sommet 2017 de l’APEC semble bien éloigné de la réalité. Car tenir ce forum à Danang, au centre du Vietnam, c’est cautionner la politique d’un pays qui s’est engagé ces derniers mois dans une vague de répression sans précédent de toute liberté d’informer. Censure, détention arbitraire, violences couvertes par l’Etat… Depuis un an, les autorités de Hanoi se livrent à une criminalisation systématique de la liberté d’expression. Au moins 25 blogueurs ont été arrêtés ou expulsés de leur pays.
Dans ce contexte, RSF poursuit la campagne #StopTheCrackdownVN initiée avec neuf autres organisations : ce lundi 6 novembre, la coalition remet une lettre aux 21 Etats-membres de l’APEC pour les avertir de la situation actuelle des droits fondamentaux dans le pays. Et les enjoindre à aborder avec leur partenaire vietnamien la question du respect de ses engagements internationaux, notamment au sein de l’APEC, dont l’objectif est de “soutenir la croissance et le développement de la région pour le bien commun de ses peuples”.
“Le sommet de l’APEC est un lieu d’échange où les pays se doivent d’interpeller leurs partenaires lorsque ceux-ci ne respectent pas les règles communes qui régissent l’organisation, explique Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Le ‘futur en commun’ qu’entend promouvoir ce forum 2017 ne peut se construire sans une attention particulière portée au respect de la liberté d’informer et d’être informé. Au-delà d’un droit fondamental, c’est aussi l’une des garanties les plus fiables pour assurer un développement harmonieux de la région.”
En parallèle à cette campagne, 40 chercheurs et universitaires du monde entier viennent de publier une lettre envoyée aux principales figures des autorités vietnamiennes pour les appeler à libérer Tran Thi Nga et Me Nam, deux blogueuses condamnées cet été respectivement à neuf et dix ans de prison.
La semaine dernière, ce sont plus de 60 parlementaires australiens qui ont adressé une lettre à l’ambassadeur du Vietnam à Canberra, afin d’exhorter le gouvernement qu’il représente à honorer ses engagements concernant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Vietnam a adhéré dès 1982.
Grâce à la mobilisation internationale, les autorités vietnamiennes pourront enfin comprendre qu’il est dans leur propre intérêt de promouvoir la liberté d’informer. Sans cela, le pays risque fort de faire du sur place au bas du Classement mondial pour la liberté de la presse 2017 établi par RSF, où il occupe le 175e rang sur 180 pays.