RSF participe à la création de l’observatoire des violences contre les journalistes du Brésil
Reporters sans frontières (RSF) est l’une des organisations de la société civile invitées à rejoindre l'initiative d’observatoire national des violences contre les journalistes. Un organisme du ministère de la Justice brésilien qui sera consacré au suivi des cas d’agressions contre les journalistes et qui proposera des politiques préventives et de protection des professionnels des médias.
RSF a participé à la réunion de lancement des travaux de l'observatoire national des violences contre les journalistes, le 8 février, à Brasilia. Celle-ci réunissait plusieurs organismes publics et organisations de la société civile autour du secrétaire national à la justice, Augusto de Arruda Botelho, qui présidera l’observatoire.
Parmi ses attributions, l'observatoire sera notamment chargé d’enregistrer les cas d'agression et d’entrave à l'activité journalistique, et de suivre les enquêtes et les procès qui en découlent. Il pourra également transmettre des cas au Programme de protection des défenseurs des droits de l'homme (PPDDH). L’observatoire produira en outre des données, destinées à soutenir les politiques publiques et les normes de prévention et de protection, tels que des protocoles d'action de la police dans le cadre de manifestations et d’événements publics. RSF contribuera notamment à cette première mission en soumettant les atteintes répertoriées par l'organisation au Brésil, pour la création d’une base de données unique sur les violences contre la presse dans le pays.
“Après une période très sombre pour les journalistes, qui ont subi toutes sortes d'intimidations et de harcèlements, l'engagement du gouvernement Lula à faire la lumière sur ce phénomène représente une étape importante vers la reconstruction démocratique au Brésil. La clé est maintenant de transformer la volonté politique en actions concrètes capables de renverser cette situation préoccupante”.
À l’occasion de cette première réunion, RSF et des organisations partenaires ont remis au gouvernement fédéral un rapport recensant 45 cas d'agressions contre des journalistes commises lors de l'invasion des lieux de pouvoirs à Brasilia un mois plus tôt, le 8 janvier, et pendant le démantèlement des campements de partisans de Jair Bolsonaro, dans différentes régions du pays. RSF a également réitéré sa demande d’un engagement du dialogue avec la police fédérale de l’État d'Amazonas, chargée d'enquêter sur les meurtres du journaliste britannique Dom Philips et de l’expert brésilien des peuples indigènes Bruno Pereira, en juin 2022.
RSF ainsi que d’autres organisations de défense du journalisme, des représentants des forces de sécurité, le Conseil national de la justice et le Conseil national du ministère public, entre autres, prendront part, tous les deux mois, aux réunions de travail de l’observatoire. Lors de la prochaine réunion, les discussions porteront sur le harcèlement judiciaire contre les professionnels des médias et les journalistes indépendants.
Le Brésil occupe actuellement la 110e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.