RSF indignée par la condamnation en appel du photojournaliste bahreïni Ahmed humaidan
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Reporters sans frontières est choquée par le verdict prononcé le 31 août par la cour d’appel de Manama qui condamne le photojournaliste Ahmed Humaidan à dix ans de prison.
Poursuivi pour avoir attaqué le commissariat de police de Sitra le 8 avril 2012, le jeune Bahreïni est incarcéré depuis décembre 2012. Il avait été condamné, le 26 mars dernier, en première instance, par la cour de Manama, à dix ans de prison ferme.
“Les autorités bahreinies continuent de dénigrer les droits humains les plus élementaires et s’enlisent dans leur logique répressive à l’encontre des acteurs de l’information” déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Malgré l’importante mobilisation internationale en faveur de la libération du photojournaliste, le Bahrein préfère faire la sourde oreille, et réduire au silence les témoins de sa sanglante répression”.
Le photojournaliste fait partie d’un groupe de 32 personnes jugées pour cette attaque contre le commissariat de police, à l’aide de cocktails Molotov et de bombes artisanales, qui a conduit à l’incendie partiel du poste et blessé un des agents, selon l’acte d’accusation.
A l’issue de ce procès, 28 autres accusés ont vu leurs peines confirmées en appel, selon une source judiciaire.
Ahmed Humaidan, qui fait partie des “100 héros de l’information de RSF”, s’est vu décerner le 30 juillet dernier - en son absence - le Prix pour la liberté de la presse 2014 par le National Press Club à Washington.
Plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme, dont RSF, avaient saisi cette occasion pour demander la libération du célèbre photographe bahreïni, dont le travail a été récompensé par 143 prix internationaux.
Par ailleurs, RSF a lancé une campagne, le 21 août dernier, pour demander la libération des douze acteurs de l’information actuellement incarcérés au Bahreïn, dont le plus jeune est âgé de 15 ans.
Le 30 août dernier à la veille du procès, une lettre conjointe, signée par RSF et 10 autres organisations, avait également été adressée au roi de Bahreïn, Hamad bin Isa al-Khalifa, pour demander la libération du photographe bahreïni.
RSF rappelle que le Bahreïn figure à la 163e place sur 180 pays du Classement 2014 de la liberté de la presse. Les photographes et cameramen constituent, depuis 2011, une des cibles privilégiées des autorités du Bahreïn.
Publié le
Updated on
20.01.2016