RSF exhorte les Etats-Unis à agir pour sauver Steven Sotloff
Reporters sans frontières appelle les Etats-Unis à tout mettre en oeuvre pour libérer le journaliste américain Steven Sotloff, détenu depuis plus d’un an en Syrie. Ce dernier est menacé de connaître le même sort que son confrère James Foley, exécuté sauvagement par l’État islamique en Irak et au Levant.
Lors de l’exécution barbare de James Foley diffusée sur Internet, l’Etat islamique a menacé de tuer également le journaliste américain Steven Stoloff, reporter freelance détenu depuis plus d’un an en Syrie. L’Etat islamique en Irak et au Levant a, dans sa logique meurtrière, lancé une campagne de terreur sur Twitter avec le hashtag "#StevensHeadinObamasHands".
Reporters sans frontières demande au gouvernement américain d’agir rapidement pour tenter de sauver Steven Sotloff.
Conformément aux obligations prévues par le droit international - selon les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, - la résolution 1738 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la sécurité des journalistes (2006) et celle de l’Assemblée générale (2013) – les Etats sont tenus responsables de la sécurité des journalistes et doivent prendre des mesures actives visant à les protéger et les libérer. Les prises d’otages engagent la responsabilité directe des Etats, et dans le cas précis de Steven Sotloff, celle des Etats-Unis. Sauver un otage ne relève pas de la compétence des familles et des médias employeurs trop souvent contraints de se tourner vers des officines privées pour tenter de libérer leur proche. Dans un élan de désespoir, la mère de Steven Sotloff s'est adressée le mercredi 27 août - à travers une vidéo publiée en ligne - au calife auto-proclamé de l'organisation de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, pour demander la libération de son fils.
“Au vu des risques que prennent les journalistes dans leur mission d’information, ces derniers méritent une attention particulière. La prise d’otage d’un journaliste est une atteinte à la liberté d’information. Dans le cas de Sotloff, les Etats-Unis doivent envisager toutes les options possibles pour le libérer”, déclare Virginie Dangles, directrice adjointe à la Recherche de l’organisation.
Les Etats-Unis ont récemment démontré qu’ils savaient trouver des solutions pour libérer des otages. Avec la médiation qatarie, ils ont su libérer Peter Theo Curtis, journaliste et écrivain américain, relâché après 22 mois de détention par le Front Al-Nosra en Syrie, ou le soldat américain Bowe Bergdahl, détenu pendant cinq ans par les Talibans, et échangé contre cinq prisonniers de Guantanamo. Ces récentes libérations maintiennent l’idée que des négociations avec les ravisseurs peuvent être envisagées, en plus des options relatives à un financement ou une opération militaire.
Il est donc vital que le gouvernement américain - quelle que soit sa politique de non-versement de rançon - agisse concrètement.