RSF et 11 autres organisations écrivent au pape avant sa visite au Mozambique
A quelques semaines des élections générales le Pape François est attendu au Mozambique entre le 4 et le 6 septembre. Dans une lettre ouverte, Reporters sans frontières (RSF) et 11 autres organisations lui demandent d’encourager les autorités au respect et à la promotion des droits de l’homme alors que la liberté d’informer est menacée dans le pays.
Journalistes attaquées, reporters arrêtés, les menaces contre la liberté de la presse se sont multipliées ces derniers mois au Mozambique. Dans une lettre ouverte adressée au pape François qui se rendra dans le pays pour trois jours à partir de mercredi 4 septembre, Reporters sans frontières (RSF) et 11 autres organisations demandent au souverain pontife d’encourager le gouvernement à “mettre en oeuvre des actions concrètes pour le respect, la protection et la promotion des droits de l’homme dans le pays”.
Alors que le Mozambique se dirige vers des élections générales le 15 octobre prochain, RSF rappelle que plusieurs journalistes ont été intimidés voire attaqués lors des dernières élections municipales qui se sont tenues l’année dernière. Plus grave encore, les rares reporters qui ont tenté de couvrir l'insurrection islamiste ayant fait plusieurs centaines de morts dans la province de Cabo Delgado au nord-est du pays ont été arbitrairement arrêtés. En décembre 2018, le journaliste d’investigation Estacio Valoi est resté plusieurs jours en prison après avoir été accusé d’espionnage pour le compte des terroristes. Quelques semaines plus tard, le reporter Amade Abubacar était arrêté alors qu’il réalisait des interviews de villageois fuyant les violences. Il n’a été remis en liberté provisoire que le 23 avril dernier et reste poursuivi pour “incitation” et “injures contre des agents de l’Etat”.
Le Mozambique (103e) a perdu 4 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019.
Retrouvez l’intégralité de la lettre ouverte envoyée au pape François ci-dessous