Reporters sans frontières (RSF) condamne la décision de la Cour d’appel de Manama de maintenir la peine de trois mois de prison prononcée à l’encontre du photojournaliste de renommée internationale Ahmed Al Fardan, et dénonce son arrestation le 3 février pour “tentative de participation à un rassemblement illégal”.
La police bahreïnie a arrêté le 3 février 2016 le photographe
Ahmed Al-Fardan après l’audience en appel au cours de laquelle la Cour a confirmé sa sentence de trois mois de prison. Son premier jugement dans cette affaire avait eu lieu le 17 février 2015.
RSF condamne l’arrestation et la condamnation arbitraires du journaliste et exige des autorités sa libération immédiate et sans conditions. “
Nous demandons également aux autorités bahreinies de cesser ces pratiques d’intimidations envers les voix indépendantes et de remettre en liberté tous les journalistes arrêtés sous des motifs fallacieux déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient.
Les journalistes au Bahrein sont harcelés par le régime”.
Contacté par RSF, son avocat Mohamed Mehdi affirme que son client est choqué par la décision de la Cour, ce dernier s’étant marié récemment et travaillant depuis tout juste un an pour un quotidien de la presse locale, le
Gulf Daily News. L’avocat a décidé de demander à commuer la peine en travaux d’intérêt général ou en amende.
Arrêté le 26 décembre 2013, le photojournaliste avait été relâché deux semaines plus tard, après avoir payé une caution de 100 BD (245 euros) tout en demeurant poursuivi par la justice. Le photographe qui travaillait pour les agences de photo Nurphoto, Demotex et Sipa avait été arrêté à son domicile à Abu Saiba dans l’ouest de Manama, à trois heures du matin. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières il avait été battu lors de son arrestation.
Le photojournaliste n’en est pas à sa première arrestation par les autorités. Il avait été
interpellé en août 2013 dans un café pour avoir couvert des manifestations à Manama avant d’être
libéré quelques heures plus tard.
Pour rappel, 12 journalistes, professionnels ou non, sont toujours
emprisonnés au Bahrein.
Le pays figure à la 163e place (sur 180) du
Classement 2015 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.