RSF dénonce le mandat d’arrêt émis contre le journaliste Khaled El-Balshy en Egypte
Reporters sans frontières (RSF) s’indigne du mandat d’arrêt émis le 4 avril contre Khaled El-Balshy, président du comité des libertés du Syndicat des journalistes et rédacteur en chef du journal indépendant Al-Bedaiah. Il est poursuivi pour diffamation contre le ministère de l’iIntérieur et insultes à la police pour des publications sur les réseaux sociaux.
Khaled El-Balshy a exprimé sa surprise à la presse locale après cette annonce, puisqu’il n’a pas été convoqué pour interrogation par les autorités, liant la plainte à ses publications sur les réseaux sociaux. Il est accusé d’avoir insulté le ministre de l’Intérieur, ainsi que la police, d’avoir incité à manifester et d’avoir appelé “renverser le régime” sur Facebook et Twitter.
“RSF demande que ces charges soient abandonnées, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient. La situation devient grave car non seulement les autorités harcèlent les journalistes mais elles s’en prennent à ceux qui les défendent. Il est urgent que le pouvoir laisse les journalistes travailler normalement sans crainte de représailles.”
Des organisations de défense des droits de l’homme locales ainsi que des journalistes ont protesté le mardi 5 avril contre cette plainte visant cette fois un reporter qui défend la cause de ses confrères. Le Syndicat des journalistes a donné un délai de 48 heures, qui expire le 7 avril, au ministère de l’Intérieur pour annuler le mandat d’arrêt.
Sur Facebook, Khaled El-Balshy a déclaré que cette plainte concerne tous les journalistes, emprisonnés ou menacés de l’être, et la cause de la liberté de la presse en général. Fin février, un sit-in était organisé par les membres du syndicat des journalistes pour dénoncer les mauvais traitements des journalistes en prison et demander leur libération.
Selon le recensement de RSF, au moins 23 journalistes sont actuellement emprisonnés. Le procès de Mahmoud Abou Zeid, alias Shawkan, qui s’est finalement ouvert le 26 mars dernier est reporté au 23 avril. RSF demeure par ailleurs sans nouvelles du journaliste Anwar Al-Sabry du journal indépendant Al-Badil arrêté le 21 février dernier à son domicile par les forces de l’ordre. Sa famille ignore le lieu de son actuelle détention.
L’Egypte est une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes en 2015, après la Chine, l’Erythrée et l’Iran. Le pays figure à la 158ème place (sur 180) du Classement 2015 de la liberté de la presse établi par l’organisation.