Reporters sans frontières se déclare solidaire des journalistes iraniens qui ont entamé, le 22 mai 2005, une vague de protestation contre les atteintes répétées à la liberté de la presse, particulièrement dans la couverture des activités parlementaires.
Reporters sans frontières se déclare solidaire des journalistes iraniens qui ont entamé, le 22 mai 2005, un mouvement de protestation contre les atteintes répétées à la liberté de la presse, particulièrement dans la couverture des activités parlementaires.
"Nous soutenons ce mouvement qui fait suite à l'attitude violente et inadmissible du député Mehdi Kouchakzadeh envers Iraj Jamshidi du quotidien Shargh, ainsi qu'à à ses propos insultants à l'encontre des journalistes, a déclaré Reporters sans frontières. Par ailleurs, nous appuyons le retour au Parlement de la journaliste Massih Alinejad, exclue depuis plus d'un mois. Nous exhortons enfin les députés à mettre un terme au harcèlement à l'égard de la presse qui devrait pouvoir couvrir librement les activités parlementaires."
"Les parlementaires, qui semblent déterminés à envenimer des relations déjà tendues avec les médias nationaux, se permettent des comportements de plus en plus déplacés. La réaction du président du Parlement, Hadad Adel, qui consiste à faire passer ses membres pour des victimes, est totalement hypocrite. Nous interpellons une fois de plus l'Union européenne sur la gravité de la situation : à quelques semaines de l'élection présidentielle, ce pays demeure la plus grande prison du Moyen-Orient pour les journalistes."
Le 16 mai, le député Mehdi Kouchakzadeh a tenté de violenter Iraj Jamshidi, suite à la publication d'un article dans le quotidien Shargh, et ce devant une vingtaine de confrères contraints d'intervenir pour éviter que le journaliste ne soit blessé. L'article relatait une altercation entre Mehdi Kouchakzadeh et un autre député. Le quotidien réformateur Shargh ("Orient", en persan), créé en 2003, est connu pour sa liberté de ton. Il emploie des journalistes qui collaboraient à des parutions désormais interdites.
Cité par l'agence officielle Islamic Republic News Agency (IRNA), le député a ensuite déclaré : "Vous n'êtes qu'une bande de menteurs qui ne croyez en rien, prêts à mentir pour une miche de pain." Près de cent journalistes se sont rassemblés devant le Parlement, le 22 mai, et dans le siège de l'association des journalistes, le 23 mai, pour protester et réclamer des excuses. Le mouvement, qui se réunira quotidiennement pour une durée indéterminée, revendique la libération de tous les journalistes emprisonnés et la réouverture des journaux suspendus.
Massih Alinejad, du quotidien réformateur Hambasteghi et de l'agence de presse Iran's Labor News Agency (ILNA), s'est vu interdire l'accès au Parlement, le 4 avril, suite à la publication du salaire des députés. Des conservateurs l'avaient accusée d'avoir volé leurs fiches de paie dans leurs casiers, alors que c'est un réformateur qui lui avait montré la sienne. La journaliste est victime d'une véritable campagne de discréditation de la part des députés qui lui reprochent notamment ses tenues vestimentaires, "sa grossièreté et son impolitesse".